Humbles avec Jésus
Chers amis,
Dans l’évangile de Noël, il est question de grands personnages. Jésus naît au temps de l’empereur Auguste, ce qui signifie le sublime, le divin. Il est question de gouverneurs et de rois, de Joseph, qui est de la lignée de David. À la fin du récit, ce sont des milliers d’anges qui arrivent à la crèche, avec les rois mages.
Au milieu, un tout petit bébé. Pour venir à nous, Dieu s’est fait nourrisson. Il s’est remis entre les mains de Marie qui va le nourrir, le langer, nous dit l’Evangile. Il a besoin d’elle, de Joseph, il est dans la totale dépendance.
Ce n’est que le début, car Jésus enfant restera soumis à ses parents. Tout au long de son ministère, il essuiera beaucoup de refus, d’oppositions, de calomnies, jusqu’à l’humiliation suprême de la croix. Au matin de la résurrection, Jésus ne vient pas narguer ceux qui l’ont mis à mort, il apparaît à ceux qui ont le coeur assez ouvert pour l’accueillir. Il se remet ensuite entre les mains de l’Église, et ce ne sera pas toujours glorieux. Enfin, il y a l’humilité de sa présence dans l’Eucharistie, dans la Parole, dans les plus pauvres…
Pourquoi tant d’humilité ? Parce que c’est la logique même de Dieu ! Le Père se donne au Fils, le Fils se donne au Père, l’Esprit jaillit de ce don mutuel. Vivre c’est aimer, et aimer c’est se donner.
« Ayez les sentiments de Jésus – nous dit saint Paul -. Lui qui était de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu mais il s’est anéanti, devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la Croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté. » (Phi 1)
L’humilité, c’est aimer jusqu’à se donner à l’autre, le servir, s’effacer devant lui.
L’humilité, c’est aussi la vérité, non seulement en reconnaissant ses talents, mais aussi en acceptant ses limites et en sachant demander pardon pour ses péchés. Il n’est pas simple non plus d’accepter et de reconnaître les limites et les péchés des groupes auxquels on appartient : sa famille, son Église, l’association ou le club que l’on soutient…
L’humilité enfin, c’est le courage d’aimer jusqu’au bout, avec tout ce que cela comporte de risques d’être incompris, accusé à tort, rejeté…
Chers amis, je vous souhaite un joyeux Noël et une très bonne année 2022, à l’école du Christ doux et humble de cœur.
+ Sylvain Bataille
Évêque de Saint-Etienne
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