Chers amis,
A notre grande surprise, le Premier ministre, dans son discours de ce matin, a confirmé l’annonce d’une jauge de 30 personnes pour la célébration des offices religieux, à partir du samedi 28 novembre.
Une telle mesure est incompréhensible sur le plan sanitaire puisqu’elle ne tient pas compte de la taille des bâtiments et de la possibilité d’y assurer, dans de bonnes conditions, la protection des personnes. De plus elle est inapplicable : comment sélectionner les 30 « privilégiés » qui auraient le « droit » de participer à la messe ? L’Eucharistie est vitale pour nous, en particulier dans les temps d’épreuve, et nous savons combien elle stimule notre charité.
Nous sommes de plus en plus nombreux à exprimer notre souffrance et notre incompréhension face à une mesure perçue comme absurde et injuste. Avec mes confrères, par le biais de la Conférence des Evêques de France, en lien avec les autres représentants des cultes, nous avons fait des propositions concrètes au gouvernement pour reprendre les célébrations dans les meilleures conditions sanitaires. Nous ne pouvons donc que déplorer de n’avoir pas été entendus, d’autant que nos communautés font preuve d’un bel engagement pour participer à l’effort commun contre la diffusion de l’épidémie. Nous comptons sur une inflexion de l’attitude du Gouvernement à l’égard des croyants.
J’ai encore eu cet après-midi une rencontre en visio-conférence avec les curés du diocèse et je suis témoin de l’engagement de chacun pour trouver les meilleures solutions possibles, dans des situations qui sont bien différentes d’une paroisse à l’autre. Lorsque c’est envisageable, le nombre des messes sera multiplié et nous vous invitons à essayer de vous répartir de façon à respecter le mieux possible les règles sanitaires. Je compte sur votre compréhension et votre soutien à l’égard des prêtres, et je les remercie de leur engagement dans cette situation si complexe.
Soyons donc patients et audacieux. Des petits groupes de tous âges peuvent aussi se retrouver dans des églises pour prier. Nous espérons des assouplissements dans les prochaines semaines et la réouverture de nos maisons paroissiales à partir du 15 décembre.
Dans un contexte sanitaire, économique et social particulièrement complexe et éprouvant, tous ceux qui ont la charge de gouverner notre pays doivent pouvoir compter sur la prière de chacun d’entre nous.
En vous souhaitant une bonne entrée dans l’Avent, le temps de l’espérance et de la joie, je vous adresse mes salutations les plus fraternelles.
Que Dieu vous bénisse.
Saint-Etienne, le 26 novembre 2020
+ Sylvain Bataille
Évêque de Saint-Etienne
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