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Église et société

Vœux de Mgr Bataille à la société civile

Publié le 14 décembre 2022

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Ce lundi 12 décembre, Mgr Sylvain Bataille a adressé ses vœux à l'ensemble de la société civile - représentants de l’État, élus, responsables associatifs et religieux. Vous retrouverez ci-dessous l'ensemble de son discours.

L’année 2022

Dans l’Église nous commençons la nouvelle année avec un mois d’avance, le mois qui nous prépare à célébrer Noël, d’où cette date qui peut sembler avancée pour la présentation de mes vœux.

Changer d’année, c’est d’abord regarder ce qu’il s’est passé durant l’année écoulée. Une petite vidéo de cinq minutes va permettre de la parcourir rapidement, pour pointer les principaux évènements qui ont marqué notre diocèse en 2022. Je remercie le Service communication du diocèse pour cette vidéo, et surtout tous les artisans du diocèse qui ont fait cette année.

Permettez-moi de vous partager maintenant quelques réflexions sur la vie et la situation de l’Église de Saint-Etienne et sur nos projets.

Vie de l’Église

La question des abus

Cette question a été très présente dans la vie de l’Église ces derniers temps. Après le choc de la sortie du rapport de la CIASE en novembre 2021 sur les abus sexuels commis dans l’Église, nous avons eu récemment des révélations qui concernaient des évêques. Nous avons fait le choix d’affronter en face ces questions, dans la clarté et la responsabilité, même si cela peut être éprouvant pour la communauté catholique, mais nous le devons aux personnes victimes.

Ayant pris conscience de l’ampleur du drame et des blessures engendrées, nous avons créé l’Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation pour les personnes qui ont été victimes d’abus dans le passé. Des procédures sont aussi en place pour traiter les nouvelles situations qui pourraient arriver. Enfin, toute une action de prévention se développe dans le diocèse auprès de tous ceux qui sont en contact avec les jeunes. Au niveau national, d’autres mesures vont être décidées lors de la prochaine rencontre des évêques de France en mars.

L’ensemble de ce travail de clarification, de purification et de prévention était nécessaire pour être fidèles à l’Évangile. Je crois qu’il est bien engagé et nous irons jusqu’au bout, sans pour autant rêver d’une Église toute pure. Elle est constituée d’hommes et de femmes fragiles et pécheurs, comme tous les autres.

Le Synode sur la synodalité

La vie de l’Église, c’est aussi le synode décidé par le Pape pour réfléchir sur la manière dont tous les catholiques sont appelés à participer à la mission de l’Église. Une grande consultation a été organisée cette année, et plus de 1600 personnes se sont exprimées dans le diocèse. Après la synthèse diocésaine en mai et la synthèse nationale en juin, nous en sommes à la synthèse continentale, en vue des assemblées générales qui auront lieu à Rome, avec le Pape, en octobre 2023 et 2024. C’est d’abord un processus à vivre au niveau de notre diocèse en s’interrogeant sur le fonctionnement de nos structures et sur la manière dont chacun se sent concerné par la mission de l’annonce de l’Évangile.

La transformation pastorale

Dans cette perspective, j’ai écrit une lettre à tous les catholiques en septembre dernier pour inviter à une transformation de notre manière de vivre la mission dans l’Église, car le contexte a bien changé. L’Église ne peut plus couvrir le terrain comme dans le passé, d’une part parce que nous avons rencontré de vraies difficultés à transmettre la foi aux nouvelles générations ces dernières décennies, et nos communautés ont donc diminué en nombre et augmenté en âge ! D’autre part parce que notre société est marquée par un grand pluralisme religieux.

Cependant, nous sommes frappés par les attentes spirituelles. Le nombre d’adultes qui demandent le baptême est de plus en plus important, ici comme partout en France. Ils sont d’origines très diverses et souvent habités par une étonnante soif de Dieu. Cela pose de vraies questions à nos communautés pour permettre à ces nouveaux arrivés de prendre toute leur place, d’autant plus que, comme les jeunes, ils sont souvent très stimulants. Ils nous poussent à aller au cœur de la foi, à nous centrer sur le Christ et l’Évangile.

Dans cette perspective, nous mettons l’accent sur la formation des laïcs. Ils sont appelés à prendre de plus en plus de responsabilités dans l’Église, ce qui suppose une profonde vie de foi et une solide formation.

Les questions économiques et immobilières

Cette transformation de l’Église nous oblige aussi à regarder en face les réalités économiques. Si les chrétiens sont généreux, ce qui évite aux comptes de l’Église d’être dans le rouge, il est cependant évident que nos moyens baissent.

Tout un travail est fait autour de l’immobilier afin de repérer les biens qui ne sont plus nécessaires à la mission de l’Église aujourd’hui et dont il faut se défaire. Nous nous orientons vers des lieux centres qui soient accueillants et bien équipés, en réfléchissant à un autre type de présence et de proximité, en particulier dans le rural. Dans cette perspective, nous sommes en train de rénover la Maison Saint Joseph à Montbrison, qui sera un centre important pour le Forez. À Saint-Etienne, nous rénovons l’ensemble Sainte-Marguerite dans le quartier de Montplaisir, par contre nous nous séparons de plusieurs églises dans cette paroisse. L’événement le plus marquant a été la désacralisation de Saint-Pierre de la Marandinière en octobre dernier, sans parler de celle de Notre-Dame de Saint-Chamond qui a également eu lieu cette année.

Des signes d’espérance

S’il y a de vrais défis à relever, de vraies transformations à vivre, les signes d’espérance ne manquent pas non plus, en particulier dans notre diocèse. Je perçois une belle communion entre tous et une vraie dynamique de renouveau, en particulier avec les jeunes et les jeunes familles.

Nous avons vécu plusieurs événements marquants.

Terre d’Espérance, une réflexion pour une nouvelle dynamique en monde rural qui s’est conclue par un rassemblent à Châteauneuf-de-Galaure, avec 75 diocèses et les mouvements impliqués sur ce terrain.

La 1ère édition du Festival Au Mont Dieu de musiques actuelles, à l’initiative d’une famille, avec l’engagement de toute la paroisse et le soutien du diocèse, a rassemblé près de 600 personnes à Pélussin, le deuxième week-end de juillet.

Le pèlerinage des lycéens à Rome pendant les vacances de la Toussaint était prévu pour 50 jeunes et il a fallu revoir nos plans pour accueillir les 92 lycéens qui se sont inscrits.

Quant à l’année 2023, elle va être marquée par le grand événement des journées mondiales de la jeunesse au Portugal et à Lisbonne cet été. Nous n’avons pas eu l’équivalent depuis les JMJ de Cravovie en 2016. Déjà 70 jeunes se mettent en route et ce n’est que le début.

Église et Société

La mission de l’Église la met au cœur du monde, en contact avec des personnes très diverses. Même si beaucoup aujourd’hui peuvent être bien éloignés de notre foi, je ne crois pas que l’Église doive se replier sur elle-même ou s’enfermer dans une attitude de défiance. Elle doit plutôt continuer à se mettre au service de chacun, tout spécialement des plus fragiles, dans une grande diversité de domaines et d’engagements, mais aussi dans un dialogue constructif.

L’Enseignement catholique

Plus de 30 000 jeunes sont scolarisés dans l’Enseignement catholique de notre diocèse. Certains ne sont pas de culture chrétienne et nous accueillons un nombre non négligeable de musulmans.

Le service de l’éducation intégrale de la personne nous semble essentiel pour permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même. C’est l’engagement de la centaine d’établissements de notre diocèse, avec le soutien de la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique.

Le monde de la santé

L’Église est aussi très présente dans le monde de la santé, à travers les aumôneries d’hôpitaux, de maisons de retraite et les visites à domicile, avec une dizaine de salariés et plus de 200 bénévoles. A la suite du Covid, nous avons été surpris de percevoir une vraie attente et même de recevoir des demandes claires d’établissements ou du personnel soignant pour une présence d’aumôniers, ce qui souligne l’importance de la dimension humaine et spirituelle dans l’accompagnement des personnes malades et en fin de vie. Notre présence est complémentaire de celle des professionnels de santé.

Nous espérons que la convention citoyenne sur la fin de vie, ainsi que tous les échanges sur cette question grave, permettront de prendre davantage conscience que l’urgence est dans l’accompagnement de la personne, à tous les niveaux et jusqu’au bout. Le commandement biblique « Tu ne tueras pas », inscrit dans toutes les consciences, au-delà de celles des seuls croyants, confie chaque être humain à la responsabilité de tous les autres. N’est-ce pas aussi la question fondamentale quand on parle de l’avortement ? Il semble considéré aujourd’hui comme un droit absolu. Le Pape François souligne que la « défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. »

L’attention aux plus fragiles

L’Église est aussi bien présente auprès des personnes en fragilité et des plus démunis. Là encore, la vie est en grande souffrance. Elle est à accueillir, à protéger et à accompagner, en agissant pour et avec les personnes en précarité. Le Secours Catholique est engagé, avec ses différentes équipes, dans les paroisses. La pauvreté prend des visages très différents.

C’est aussi la question des migrants, toujours plus nombreux dans notre territoire. L’antenne diocésaine, Église et migrations, en relation avec de nombreuses associations engagées sur le terrain, nous aide à ouvrir les yeux sur ces réalités dramatiques qui sont à notre porte. Elles nous permettent aussi d’expérimenter la joie et la richesse de vraies rencontres interculturelles. Nous espérons que les nouvelles lois en préparation donneront des moyens respectueux des personnes pour accompagner toutes ces situations et favoriser la cohésion de notre société.

Cette question des migrants nous fait prendre conscience des déséquilibres de notre monde, qui vont grandissant. Nous sommes jumelés avec le diocèse de Batroun, au Liban. Nos liens d’amitié et de soutien mutuel sont profonds. Nous voyons comment un pays peu s’enfoncer dans la misère, avec un terrible sentiment d’impuissance.

La Maison Familya

Prendre soin des jeunes, avec l’Enseignement catholique, des malades et des personnes en de vie, des plus pauvres et des migrants… Notre Église veut aussi prendre plus soin des familles qui peuvent être en souffrance. Nous avons le projet d’ouvrir une Maison des familles à Montaud, en lien avec Familya de Lyon, pour offrir un accueil mais aussi des professionnels au service du lien conjugal, de la médiation familiale, du soutien à la parentalité et à l’éducation…

Pour la dimension conviviale, nous sommes en train d’imaginer, avec l’association Parm qui accueille des personnes handicapées, un lieu de restauration original au cœur du quartier.

Conclusion

Les projets ne manquent donc pas, la vie se poursuit, grâce à tant de collaborations, et je voudrais remercier chacun d’entre vous. Tous ensemble, nous travaillons au service du bien commun, dans la diversité de nos engagements et de nos missions. Cela permet d’envisager avec confiance l’année 2023. D’ici-là, je vous souhaite une belle fête de Noël et vous assure de la prière fidèle de tous les catholiques de la Loire pour tous ceux qui sont engagés dans notre société.

+ Sylvain Bataille,
évêque de Saint-Etienne

Lundi 12 décembre 2022

 

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