Qui vient ici à Notre-Dame de l’Hermitage ?
Le sanctuaire et le pèlerinage ont une audience régionale qui n’excède pas cinquante kilomètres à la ronde. Les pèlerins, fidèles, retraitants et touristes viennent davantage du versant auvergnat et du Puy de Dôme. Le sanctuaire est un point de repère pour les auvergnats car il propose des messes à heures fixes. En revanche, on regrette de ne pas voir beaucoup de ligériens, sauf peut-être quelques groupes du Forez et du Montbrisonnais mais quasiment aucun stéphanois. Tout cela est bien sur très dépendant des curés de paroisse.
Qu’est-ce qui fait marcher financièrement et matériellement un tel lieu ?
C’est essentiellement l’hôtellerie avec les repas, les pensionnaires, les retraites. On est ouvert toute l’année mais le rythme n’est évidemment pas le même en hiver et en été. Les dimanches d’été, il n’est pas rare que l’on reçoive ici entre deux cents et trois cents personnes. Des sœurs supplémentaires et des bénévoles viennent nous aider alors. Autrefois, les gens montaient, en foules immenses, en car pour les grands pèlerinages du 15 août et du 8 septembre. Aujourd’hui, l’affluence est plus diffuse. Le sanctuaire doit être capable d’assurer l’accueil individuel et des groupes, tout en restant à l’écoute de chacun…
Comment faire tourner un tel lieu, une telle maisonnée avec un tel périmètre de dépendances ?
Chacune a ses fonctions précises mais en même temps nous sommes toutes polyvalentes. Et puis, on est beaucoup aidées par les bénévoles, avec des familles entières qui nous sont fidèles comme la famille Chomette de Noirétable ou M. Paul Blettery, avec plus de soixante ans de présence active autour du sanctuaire et du pèlerinage.
Vous recevez vos orientations de votre congrégation, de la paroisse, du diocèse ?
Nous sommes au service de l’Eglise et on apporte notre concours à la paroisse au niveau de la catéchèse notamment. Tout cela se fait en bonne harmonie.
Quel est le sens d’une communauté de vie apostolique ?
Comme Marthe qui s’affaire, nous sommes dans le service. Nous sommes une communauté apostolique, ayant une mission d’accueil, de pastorale et de formation spirituelle. L’Hermitage est un lieu marial de réconciliation qui fait écho à notre charisme. Chacune a son apostolat mais nous prions ensemble pour toutes les personnes.
La langue et la culture sont-elles un frein à cette écoute ?
C’est la foi qui est notre langue et notre culture communes. En groupes, les personnes aiment nous entendre sur le sens de nos vocations. En privé, elles viennent nous trouver pour partager leurs difficultés relationnelles ou leurs interrogations personnelles. Certains ont de « gros bagages » qu’ils viennent déposer entre les mains de la Vierge. Après le partage, ils repartent plus légers…. Je suis très frappée par leur confiance
Vous lâchez tout pour les écouter ?
Dans ce monde qui vit l’urgence affairée, ils sont notre urgence. Et même si nous avons alors beaucoup de couverts sur le feu ou d’invités à servir, nous laissons cela au second plan car notre urgence, ce sont eux..
Et l’impact catéchétique du lieu ?
Souvent, ces jeunes ou ces enfants devenus adultes, nous racontent bien des années plus tard comment ils ont été marqués par le lieu mais sur le moment on ne peut mesurer l’impact sur les enfants et les jeunes. D’expérience, nous savons que l’Hermitage est un point de repère ouvert vers lequel ils pourront se retourner un jour s’ils ont des décisions à prendre ou des choses à déposer…. On aimerait que plus de groupes de la Loire viennent.
Interview (archives revue Eglise à Saint-Étienne)