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Retour sur la visite d’une délégation diocésaine au Liban

Publié le 19 juillet 2022

MEA délégation Liban juillet 2022

Le comité du jumelage des diocèses de St Etienne et de Batroun a décidé, en accord avec Mgr Sylvain Bataille d’envoyer une petite délégation à Batroun pour dire à nos amis libanais notre solidarité et notre amitié en ces temps difficiles

Le P. Bruno Cornier vicaire général, le P. Louis Tronchon et  M. Medhi Medjani  sont arrivés au Liban le mardi 12 juillet au matin et repartis dans la nuit du vendredi 15 juillet.

Ils ont rencontré les amis du jumelage, Mgr Mounir Khairallah et le Père Sami Nehmé ainsi que les membres du comité à Batroun, mais aussi des responsables d’écoles catholiques aidées par la démarche initiée dans le diocèse de Saint-Étienne au moment de Noël et à Pâques pour venir en soutien de ces écoles en grande précarité et fortement menacées de disparaitre. L’institution Sainte Marie de Saint Chamond  s’est engagée dans un jumelage de trois ans avec le collège Saint Etienne des Sœurs des Saints Cœurs de Batroun, Medhi Medjani a apporté  les premières réalisations de ce jumelage.

Échange avec des paroissiens après la messe dans la paroisse de Thoum dont le P. Sami Nehmé est curé 

 

 

Rencontre avec M. et Mme Kassan, de la paroisse de Thoum, “piliers” du jumelage entre nos deux diocèses

Photo souvenir  – Église du siège épiscopal de Ksaray – Rencontre avec plusieurs membres du comité de jumelage et plusieurs prêtres du diocèse autour leur évêque Mgr Mounir Khairallah

Célébration dans la chapelle de Ksaray

Accueil par S. Exc. Mgr Paul Abdessater archevêque maronite de Beyrouth.

Église Saint-Michel de Beyrouth.
Située  juste à côté du port où a eu l’explosion le 4 août 2020, cette église est toujours en phase de reconstruction. 
Rencontre avec les familles de pompiers disparus et témoignages de personnes blessées lors de ce dramatique évènement. 

Photo de groupe devant l’église Saint-Michel de Beyrouth qui a beaucoup souffert lors de l’explosion

 

 

Chaque jour, la paroisse Saint-Michel de Beyrouth  prépare et distribue 200 colis alimentaires à la population.

 

“Lettre aux Amis” , de Mgr Mounir Khairallah consacrée à cette visite 

Lettre aux Amis du 17 juillet 2022
Une délégation du diocèse de Saint-Etienne à Batroun, 12-15 juillet 2022

Mardi 12 juillet 2022
2h50 : Je suis à l’aéroport de Beyrouth avec P. Sami Nehmé pour accueillir la délégation qui arrive du diocèse de Saint-Étienne dans le cadre du jumelage qui lie nos deux diocèses depuis 24 ans.
Elle est composée du Père Bruno Cornier, vicaire général, Père Louis Tronchon responsable du Comité du jumelage, et de M. Medhi Medjani adjoint pour la pastorale au chef de l’établissement scolaire catholique Sainte Marie. Ils viennent nous exprimer leur proximité et leur solidarité après avoir mené une campagne dans leur diocèse, en coordination avec l’Œuvre d’Orient, pour la scolarisation de nos enfants dans les écoles de Batroun. Nous les avons accompagnés jusqu’à l’évêché à Kfarhay où ils logeront.
A 10h30 : Après avoir pris un repos mérité et le petit déjeuner, nous avons commencé la journée par une rencontre de présentation et de premiers échanges avec les membres du Comité restreint du jumelage de Batroun présidé par le Père Sami Nehmé (qui a été neuf ans dans le diocèse de Saint-Étienne en ministère pastoral et en mission d’étude à l’Université Catholique de Lyon 2011-2020), et composée de M. Bassam Chahine, ami du jumelage et famille d’accueil avec sa femme Wafaa, Mme Adma Salloum, secrétaire, et Mme Rémie Kaddoum, excusée car elle attend son premier-né dans quelques jours.
Père Bruno Cornier, qui est à son quatrième voyage au Liban, s’est présenté comme prêtre du diocèse de Saint-Étienne depuis 31 ans et actuellement vicaire général, ami du jumelage depuis les JMJ de 1997 et témoin de la dynamique de l’amitié franco-libanaise entre Batroun et Saint-Étienne.
Père Louis Tronchon, s’est présenté comme ami du Liban depuis sa première expérience de coopérateur en 1962-1964 au Collège de Jamhour, et responsable du jumelage depuis son instauration en 1998 à Batroun et en 2000 à Montbrison comme « Jumelage spirituel s’exprimant dans l’amitié et la collaboration pour vivre l’Évangile et s’échanger nos richesses ». Il est à son septième voyage. Il a précisé que le diocèse de Saint-Étienne a eu la chance d’accueillir des prêtres de Batroun depuis 2001 (Boutros Khalil, Raymond Bassil et Sami Nehmé) ; et « si le jumelage tient toujours c’est grâce aux efforts du Père Mounir et à la présence de ces prêtres ». Il a noté enfin « qu’à partir du 4 août 2020, le jumelage a pris une tournure nouvelle avec la prière qui est célébrée le 4 de chaque mois et qui unit les fidèles des deux diocèses aux Beyrouthins ».
Quant à Medhi Medjani, c’est son premier voyage au Liban. Il découvre le jumelage.
A 11h30 : Rencontre avec la curie diocésaine. Père Charbel Khachan, économe diocésain, a présenté la vision du diocèse avec les projets de développement étudiés avec l’évêque et le Conseil économique diocésain et réalisés durant la période de crise grâce à la générosité des Batrouniens à l’étranger et aux associations amies, comme l’Œuvre d’Orient, la AED et l’association des Frères Jacquart :
1- Aides immédiates : portions alimentaires, bourses scolaires et terrains de l’évêché mis à disposition des diocésains pour des projets agricoles.
2- La Caisse Sociale Diocésaine : aides pour achat de médicaments et pour hospitalisation.
3- Micro-projets CCTV (Cultiver, Collecter, Transformer, Vendre) : Serres en plastiques, fabrique agro-alimentaire, Point de vente et marché agricole et artisanal.
4- Projet d’énergie renouvelable : installation de panneaux solaires à l’évêché.
Il a parlé enfin d’un projet à long terme : Un « Centre Hi-Tech » pour la formation professionnelle et la production technologique.
Réaction à vif de nos hôtes : « On voit bien que vous ne restez pas les bras croisés. Vous agissez dans l’immédiat et vous prévoyez l’avenir avec courage et détermination ! ».
12h30 : Rencontre avec les directeurs et directrices des écoles catholiques de Batroun.
Père Abdallah Nfeily provincial des Pères capucins remplaçant le directeur du lycée Saint Joseph de Batroun excusé, Sœur Jacqueline Ajjan directrice du Lycée Saint Étienne des Sœurs des Saints Cœurs, et Sœur Georges Marie Azar directrice du Lycée Saint Élie des Sœurs Maronites de la Sainte Famille. Les trois ont témoigné de la situation déplorable de leurs écoles, mais aussi de la solidarité des amis et du courage des corps enseignants et des parents d’élèves.
13h30 : déjeuner fraternel à l’évêché avec les membres des comités du jumelage, les directeurs et les prêtres de la curie.
16h00 : Nous sommes descendus à Batroun pour une rencontre avec les responsables de la Caritas diocésaine et de la Conférence de Saint Vincent de Paul.
M. Élie Samarani, responsable de la Caritas diocésaine, a parlé de son bureau formé de 13 personnes (dont deux salariées), de quarante délégués des paroisses et vingt-cinq Jeunes du groupe Caritas, tous étant des volontaires.
L’assistante sociale, Mlle Céline Dahdah, a présenté les projets d’aide à 2.400 familles (elles étaient 245 avant octobre 2019) :
1-Aides urgentes sociales et médicales. 2- Aides financières aux personnes et familles vulnérables. 3- Distribution de lots alimentaires. 4- Distribution de lait aux enfants et de couches aux personnes âgées ou handicapées. 5- Parrainage à distance. 6- Clinique mobile de Caritas qui fait le tour de tous les villages du département assurant des services médicaux gratuits.
Mlle Gisèle Séjaan, présidente de la Conférence de Saint Vincent de Paul de Batroun, a présenté les projets d’aide fournie à près de cent familles, principalement dans la ville de Batroun : aide alimentaire, aide médicale (médicaments et hospitalisation), visites à domiciles et soutien aux personnes seules.
17h30 : Nous sommes passés à l’hôpital de Batroun pour rendre visite à Doumit Menhem, tétraplégique depuis 1989, au jour anniversaire de son accident de travail (le 12 juillet) ; il avait 19 ans !!!! Il a été et il est toujours un phare de lumière de la foi, de courage et d’espérance pour notre diocèse, et particulièrement pour nos jeunes.
18h00 : Nous sommes à Thoum, paroisse du Père Sami Nehmé. Nous avons célébré la Messe chantée en français et en arabe par la chorale et les paroissiens. Une rencontre amicale d’échange d’expériences et de témoignages a suivi sur la place de l’église.
Nous avons terminé, les membres des deux comités de jumelage, par un dîner chez la famille de Joseph et Adma Salloum.

 

Mercredi 13 juillet 2022
10h00 : J’accompagne nos hôtes, avec Père Sami Nehmé, à Beyrouth où nous avons été accueillis par S. Exc. Mgr Paul Abdessater archevêque maronite de Beyrouth.
Ils ont tenu à exprimer à Mgr Abdessater leur solidarité en lui disant qu’ils célébraient, « depuis le 4 août 2020, tous les 4 de chaque mois à la cathédrale Saint Charles de Saint-Étienne, la prière ou la Messe à l’intention des Beyrouthins et des Libanais, et qu’ils continueront de le faire jusqu’à ce que la vérité soit faite sur l’explosion et que justice soit donnée aux familles des victimes ».
Mgr Abdessater a répliqué que « la vérité sur l’explosion est connue de tout le monde ; mais les responsables, à l’intérieur comme au niveau international, ne veulent pas la reconnaître et la proclamer à cause de l’interaction de leurs intérêts : ni Israël, ni le Hezbollah n’ont voulu reconnaître leur responsabilité par crainte d’être condamnés pour crimes contre l’humanité. Les Américains, mais aussi les Français et les Européens, ont refusé de consigner au Liban les photos satellites ! Mais nous continuerons à la réclamer tout haut avec les familles des victimes qui mènent un combat acharné ».
Puis il a témoigné, tout ému, de la situation de son diocèse depuis la double explosion du 4 août 2020. Il a même donné des détails sur les premières heures après l’explosion. Impressionnant ! « Je dois cependant louer, a-t-il ajouté, le mouvement de solidarité extraordinaire qui s’est révélé chez les Libanais, notamment les jeunes et ceux du diocèse de Batroun en tête, au-delà de toute appartenance confessionnelle, sociale ou politique. Nous avons aussi apprécié la solidarité de la part de la France ou d’associations internationales, comme l’Œuvre d’Orient ou Aide à l’Eglise en Détresse (AED). Nous avons pu ainsi restaurer quelques 4.000 (quatre mille) appartements ou maisons jusqu’à maintenant ; et c’est en dernier lieu que je suis passé à la restauration de l’archevêché. Quant à nos sept collèges de la Sagesse, nous avons été obligés d’en fermer deux, faute de financement, et les parents d’élèves ne pouvant plus payer les scolarités. Nous avons aussi notre Université de la Sagesse qui souffre de manque de subventions. Mais nous gardons solides, notre foi et notre espérance, en Celui qui nous encourage à ne pas se résigner, Notre Seigneur Jésus Christ ».
En sortant, je les quitte pour rejoindre ma réunion du Comité Exécutif de l’APECL (l’Assemblée des Patriarches et Évêques Catholiques du Liban).
C’est le Père Sami qui les a accompagnés dans le quartier de Mar Mikhaël, le plus touché car le plus proche du port, où ils étaient attendus par les prêtres et quelques familles des victimes. Ils avaient voulu en effet se rendre sur les lieux de l’explosion pour se recueillir en prière et exprimer aux habitants leur proximité et leur solidarité. Ils ont été émus d’entendre des témoignages poignants et de remarquer le courage et la foi des Beyrouthins. Deux heures après, ils ont quitté les lieux, le cœur serré, mais confiants avec les Beyrouthins en la Providence.
A 14h30 : Ils se sont rendus au Carmel de Harissa où les Carmélites ont prié avec eux pour le Liban et ont témoigné qu’elles étaient présentes aux souffrances des Libanais en se faisant leur porte-parole tout en étant cloîtrées !
A 18h00, Nous nous sommes retrouvés tous à l’évêché à Kfarhay avec les prêtres du diocèse, notamment les jeunes aumôniers des mouvements, et les amis du jumelage, pour célébrer la Messe à l’intention de nos deux diocèses, de nos deux Églises et de nos deux pays. Après la lecture de l’évangile du jour (Mt. 15, 21-28, la foi de la Cananéenne), j’ai commenté que c’était un message clair pour nous : « la Cananéenne, une femme de notre terre, qui a résisté aux offenses, a entendu Jésus lui dire devant ses disciples et la foule : Femme, ta foi est grande ! Elle nous incite à garder la foi ».
Puis j’ai lu le message que je venais de recevoir de mon frère Mgr Sylvain Bataille évêque de Saint-Étienne : « A Bordeaux pour la session d’été du Conseil Permanent de la Conférence des Évêques de France, dans lequel j’ai été élu en avril dernier, je pense à vous et à notre petite délégation de Saint-Étienne. Je regrette de n’avoir pas pu les accompagner, mais ils sauront vous exprimer ma proximité et celle de tout le diocèse avec votre pays en souffrance. Les nouvelles que vous nous envoyez, cher frère Mgr Mounir, ne sont pas souvent bonnes, mais vous gardez la foi et l’espérance. La situation mondiale dans son ensemble, et française en particulier, n’est pas simple non plus, et l’on peut craindre que cela se dégrade encore davantage. Que le Seigneur nous donne d’être des témoins de l’espérance et des artisans de l’unité et de la charité au cœur de ce monde. Avec mes salutations les plus fraternelles et l’assurance de ma prière pour vous, votre diocèse et tout votre pays ».
Après la Messe, nous avons eu au salon une rencontre d’échange sur notre jumelage si riche et profond incarné dans un cheminement spirituel, ecclésial et fraternel depuis déjà 24 ans. Nous sommes passés ensuite à partager un dîner fraternel. Nos hôtes ont été admirablement surpris par nos jeunes prêtres dynamiques et dévoués aux côtés des laïcs, jeunes et couples, présents dans la pastorale des jeunes, des familles et du service de la charité. Nous avons en effet 33 prêtres diocésains (dont seize mariés avec des familles, 27 en ministère et 6 à la retraite) et 5 religieux en ministère dans le diocèse, pour 66 paroisses, toutes petites, à l’exception de quatre aux dimensions de petite ville. Les vingt-sept prêtres diocésains en ministère sont en grande majorité des jeunes et se dévouent au service de leur peuple (19 ont moins de 50 ans, 6 ont entre 51 et 60 ans, et deux ont entre 61 et 70 ans). Les six prêtres en retraite ont plus de 75 ans.
Nous avons fêté ensemble le 14 juillet et trinqué à la santé de la France et du Liban.

 

Jeudi 14 juillet 2022
Nos hôtes, accompagnés par le Père Sami Nehmé, ont effectué durant la matinée une tournée dans les trois écoles de Batroun (Sainte Famille, saints Cœurs et Capucins). « Trois écoles différentes mais concordantes sur leur projet éducatif et le diagnostic de la crise actuelle », ont-ils dit. Ils ont été agréablement surpris par le niveau intellectuel hautement qualifié des membres des directions et des résultats des élèves.
Dans l’après-midi, ils ont été faire un tour à Batroun pour se rendre compte de la transformation de la ville qui se présente plutôt comme orientation touristique de premier plan.
A 17h15, nous sommes partis ensemble pour Tannourine, dans la montagne, où nous avons célébré la Messe à 18h00 en l’église de l’Assomption avec Mgr Pierre Tanios, curé et vicaire général, et les prêtres du secteur de la montagne.
Après la Messe, nous nous sommes retrouvés autour d’un dîner préparé par les paroissiens. Nous avons célébré ensemble, dans la joie et l’espérance, la fête nationale du 14 juillet et de notre amitié séculaire franco-libanaise.
Auparavant, les deux comités de jumelage s’étaient réunis pour une évaluation à chaud de leur court séjour au Liban. Voici ce que j’ai noté des impressions de nos hôtes :
– Au long de notre court séjour et selon un programme dense et intéressant, nous avons rencontré des personnes impliquées dans le diocèse, dans les écoles, dans le service de la charité, dans les mouvements d’Église. Nous avons ressenti chez tout le monde une résilience et une volonté d’agir, malgré les difficultés, avec beaucoup de cœur.
– Le voyage est court mais très efficace. La présence de notre vicaire général donne la dimension ecclésiale au jumelage et montre la volonté de poursuivre le chemin.
– Nous venions craintifs en nous demandant : est-ce qu’il fallait venir ? Nous sentions que nous devions venir pour exprimer notre proximité ; mais nous ne voulions pas encombrer nos amis de Batroun. Nous avons été très bien accueillis, et nous nous sommes sentis chez nous comme les autres fois. Nous avons vécu l’accueil dans les trois dimensions du jumelage : spirituelle, fraternelle et solidaire.
– A Beyrouth nous nous sommes sentis démunis face aux attentes de nos interlocuteurs !
-Nous avons rencontré l’âme vivante de votre Église, la Liturgie vécue et participée de votre peuple. Nos liturgies eucharistiques hier à Kfarhay et aujourd’hui à Tannourine ont été un couronnement de notre séjour.
– L’école est vraiment une priorité pour vous et pour votre peuple. Nous avons senti combien l’école vous engage. Les directions des écoles nous ont montré l’engagement des enseignants et des parents d’élèves avec la direction et en même temps la fragilité de la situation.
– La campagne que nous avions lancée pour Noël 2021 avec l’Œuvre d’Orient avait pour objectif de sensibiliser les amis du diocèse de Saint-Étienne aux écoles de Batroun qui sont très fragilisées à cause de la crise multiple. Maintenant on vise un partenariat plus ciblé entre écoles, mais peut-être aussi entre mouvements et institutions.
– Les familles qui nous accueillaient autrefois et étaient aisées ne le sont plus maintenant ! Nous les avons entendues répéter, comme d’ailleurs un bon nombre de Libanais : Nous survivons ! Mais nous tenons à rester au Liban.
– La rencontre à Kfarhay avec les prêtres, les jeunes et les familles a été révélatrice du dynamisme de votre diocèse et de votre Église.
– Nous avons ressenti l’inquiétude grandissante de Mgr Mounir et de l’Église concernant les jeunes qui quittent le pays ! Le témoignage de son neveu, Mounir, qui a travaillé dur au Nigéria pour se faire de l’économie et préparer son avenir ; il est retourné au Liban huit ans après pour se retrouver sans un sou, car son argent est bloqué à la banque. Et devant l’alternative de repartir ou de rester, il a décidé de rester au Liban et de refaire sa vie même en repartant de zéro !
– Nous louons votre foi, votre courage et votre espérance. C’est l’atout de votre avenir. Le Christ est avec vous, comme vous le répétez si souvent !
A 22h00, nous sommes rentrés à l’évêché à Kfarhay. Et à Minuit 45, ils ont quitté pour l’aéroport de Beyrouth où ils devront prendre l’avion pour Lyon à 3h55.

 

Vendredi 15 juillet 2022
18h30 : je suis à Kfarabida, sur le littoral, pour l’ordination presbytérale du diacre Nassib Féghali qui s’appellera désormais Charbel, en présence des prêtres du diocèse et d’une foule de fidèles et amis de Kfarabida et d’ailleurs.
Nassib est le fils d’une famille bien connue pour avoir donné à l’Église un évêque (Mgr Boutros Féghali,1919-1944), et des prélats (Mgr Michel Féghali, Mgr Joseph Féghali, Mgr Bakhos féghali, tous canonistes renommés ayant étudié en France, et Mgr Paul Féghali, bibliste). Il a 42 ans. Il est marié à Cosette Semaan (le 15 août 2009) et ont deux jumeaux, Anthony et Nour (13 août 2015).
Il avait étudié au lycée des Sœurs des Saints Cœurs de Batroun puis au lysée public de Batroun. Après son bac, il a eu une licence en littérature arabe de l’Université libanaise, puis un DEA de l’Université du Saint-Esprit de kaslik. Il a enseigné l’arabe au collège de Jamhour chez les Pères Jésuites et au lycée de Ayn Najem des Sœurs des Saints Cœurs. Il a ensuite étudié la théologie au Centre d’études religieuses supérieures à Jounié et à Antélias, puis à la Faculté des Sciences Religieuses de l’Université de la Sagesse. Il a obtenu un diplôme en accompagnement spirituel et en diaconie et pastorale sociale de l’Université Saint Joseph de Beyrouth des Père Jésuites.
Il a été responsable des Chevaliers de Marie et des Jeunes du Mouvement Marial des Congrégations dans sa paroisse de Kfarabida et responsable de Foi et Lumière à Batroun. Il a été nommé en 2020 vice-président de la Commission diocésaine de la pastorale de la santé.
Je l’avais ordonné sous-diacre le 1er décembre 2012 et diacre le 30 juillet 2020.
Il a pris comme devise : « Sur ta parole, je vais jeter les filets » (Luc 5,5).
Dans mon homélie, je lui ai dit notamment :
« Le Seigneur Jésus t’appelle aujourd’hui à être pêcheur d’hommes dans des conditions vitales, sociales et ecclésiales très difficiles. Il t’appelle à être à ses côtés, Lui qui est le Capitaine du bateau, et à t’aventurer avec Lui dans une mer très agitée pour pêcher les hommes au salut. Et tu lui réponds en toute confiance avec Simon Pierre : Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ta parole, je vais jeter les filets. Et tu as choisi le prénom de Charbel pour imiter Saint Charbel dans sa consécration au Seigneur et prendre la voie de la sainteté dans le diocèse des saints, Batroun, dans le but de te sanctifier, de sanctifier ta famille et de sanctifier les fidèles qui te seront confiés. (…) Je te confie à la grâce de Dieu et à la protection de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de l’Eglise et Mère du prêtre, pour que tu puisses servir dans la charité, la pauvreté et l’abnégation le Peuple de Dieu en besoin de proximité et d’espérance pour la construction de l’Eglise et la gloire de Dieu ».

Dimanche 17 juillet 2022, fête de Saint Charbel et de Sainte Marina
Sa Béatitude le Patriarche Raï a célébré la fête de Saint Charbel hier samedi à Békaakafra, son village natal, et la fête de Sainte Marina, ermite et patronne des patriarches, dans son ermitage dans la Vallée sainte de Qannoubine.
Dans les deux homélies, il a rappelé « le combat des patriarches, des évêques, des ermites, des saints et du peuple maronite au cours des siècles pour la préservation de leur foi, leur liberté et leur dignité, et pour la création, avec leurs frères chrétiens et musulmans, de l’entité libanaise au XVI° siècle et de l’État du Grand Liban en 1920. Ils ont donné au monde un Liban Pays Message de convivialité, de liberté, de respect des diversités dans l’unité nationale grâce à leurs efforts conjoints et à des responsables honnêtes et intègres. Alors qu’aujourd’hui les Libanais voient leurs responsables engloutis dans leurs intérêts personnels et des conflits absurdes, comme si le pays se portait bien ».
De son côté, Mgr Elias Audeh le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, lui a fait écho en déplorant chez les responsables « les égoïsmes divers, les convoitises personnelles, le renvoi des responsabilités et l’aventurisme sans vergogne aux dépens du pays, qui ont amené le Liban au fond du précipice ».
Nous gardons confiance en nos jeunes pour relever le défi !!!

+ Père Mounir Khairallah, Evêque de Batroun

 

 

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