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Introduction : Proposer la foi et un chemin d’initiation chrétienne
L’Esprit souffle où il veut, il agit au plus profond des cœurs, et aujourd’hui nous constatons que beaucoup de nos contemporains ont de vraies attentes spirituelles avec, pour certains, des expériences intérieures marquantes. C’est ainsi qu’ils sont de plus en plus nombreux à frapper à la porte de l’Église. Il est important de les accueillir tels qu’ils sont, de les accompagner sur un chemin adapté d’initiation chrétienne, pour leur permettre de rencontrer le Christ et de vivre une conversion à l’Évangile.
Le présent document, élaboré par les différentes instances diocésaines concernées, propose des points de repère et des moyens pour favoriser un cheminement d’initiation chrétienne des enfants, des jeunes et des adultes, dans la grâce des sacrements. Il donne des orientations aux acteurs de l’initiation chrétienne afin de favoriser, à tout âge, une vie de foi et une relation avec le Christ. Cette pastorale, nécessairement adaptée à chacun, comprend une initiation à la vie spirituelle, à l’agir chrétien et à l’intelligence de la foi, en Église, en vue d’engendrer des « disciples-missionnaires ». Les trois sacrements de l’initiation chrétienne forment une unité : le baptême appelle à la confirmation et à la participation à l’Eucharistie. Cette cohérence entre les sacrements est essentielle pour la fécondité du chemin d’initiation.
Durant ce cheminement, la collaboration de tous est fondamentale : familles, équipes d’accompagnement (baptême, catéchèse, aumônerie, catéchuménat…), communautés paroissiales, services diocésains, Enseignement catholique, mouvements… Toutes nos communautés chrétiennes sont concernées et ces points de repère veulent aider chacun à assumer pleinement la dimension fondamentalement missionnaire de l’Église, depuis la première annonce jusqu’à l’accomplissement de l’initiation chrétienne.
I Les différentes dimensions de l’initiation chrétienne
1.1 Rencontrer le Christ
L’initiation chrétienne s’inscrit dans la mission évangélisatrice de l’Église. Plus qu’une transmission de connaissances ou de valeurs – ce qui est déjà positif en soi mais ne fait pas des disciples –, le cœur de la mission est de permettre la rencontre du Christ Ressuscité, en son Corps qui est l’Église. Certains se mettent en route à partir de cette expérience intérieure, pour d’autres elle se fera progressivement. Comme pour Zachée, cette rencontre transforme la vie et le rapport aux autres, elle est source de conversion.
Notre pastorale est donc résolument kérygmatique, c’est-à-dire centrée sur le cœur du mystère de la foi : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer » (EG 164). Suivre le Christ commence avant même la célébration du baptême. La personne comprend peu à peu que l’objectif n’est pas tant de recevoir tel ou tel sacrement (même si l’impatience est normale), que de suivre le Christ et de vivre selon l’Évangile. Les sacrements sont des éléments essentiels de ce cheminement et ils sont donnés quand la personne est prête, pour pouvoir vraiment porter des fruits dans sa vie.
1.2 Apprendre à prier
L’initiation chrétienne ayant pour objectif de permettre une rencontre vivante et approfondie avec le Christ qui conduit au Père et qui donne l’Esprit, la prière a forcément une place essentielle dans ce processus. Il ne s’agit pas simplement de prévoir une ou deux rencontres sur ce thème. La prière doit être présente dès le début du parcours, comme un élément constitutif de chaque rencontre. Certaines personnes ont déjà une expérience de prière, d’autres moins, ce qui n’est pas un problème. On apprend à prier en regardant et en écoutant les autres prier, en participant progressivement.
On aura à cœur d’initier aux différentes formes de prière, en se fondant toujours sur la Parole de Dieu : prière personnelle, prière en groupe, prière liturgique, prière de louange, d’intercession, de demande, prière spontanée, prière silencieuse, dévotions populaires et mariales, traditions spirituelles de l’Église… Plus que « faire des prières », il s’agit d’entrer dans une vraie vie de prière, de vivre en enfant de Dieu, « en sa présence tout au long de nos jours », et d’apprendre à se laisser guider par l’Esprit Saint.
1.3 Approfondir la foi de l’Église
La foi chrétienne a un contenu, une doctrine. Le croyant adhère aussi à la foi avec son intelligence, qui est illuminée par la vérité. Si des témoignages peuvent toucher les cœurs et mettre en route, il est aussi nécessaire d’enseigner l’ensemble des vérités de la foi et de montrer comment elles s’articulent autour du mystère pascal. Les catéchumènes doivent pouvoir se familiariser avec la Parole de Dieu, fondement de toute démarche de foi. Pour l’approfondir, les textes du Magistère sont précieux, en particulier le texte de référence qu’est le Catéchisme de l’Église Catholique ou sa version plus accessible, le Youcat.
Cet approfondissement de la foi suppose une attitude fondamentale d’humilité pour accueillir un enseignement qui nous dépasse, ainsi qu’un désir toujours plus grand de rechercher la vérité sur Dieu, sur soi et sur le monde. Le dialogue avec d’autres et la réflexion intérieure sont essentiels pour l’intégrer personnellement.
1.4 Être initié à la célébration du mystère
La liturgie est un lieu essentiel d’expérience spirituelle et de catéchèse, et l’Eucharistie en est la source et le sommet. Ce qui est célébré exprime la foi chrétienne et la nourrit. Il est donc nécessaire d’aider les catéchumènes à entrer dans la prière de l’Église et à en saisir les symboles, afin qu’ils puissent participer pleinement à la liturgie et plus encore au mystère qui est célébré.
Les situations sont diverses. Certains d’entre eux ont l’habitude d’aller à la messe tous les dimanches, d’autres non. Dans le cadre des rencontres du catéchuménat et de la catéchèse, il est bon de prévoir de brèves célébrations avec la lecture de la Parole de Dieu, des symboles, des démarches simples permettant d’exprimer son désir de suivre Jésus. Il est important d’accompagner ceux qui découvrent la célébration de l’Eucharistie et de soigner les étapes liturgiques du chemin de l’initiation chrétienne.
La catéchèse mystagogique vise à permettre aux catéchumènes et néophytes d’approfondir le mystère chrétien en découvrant le sens des rites célébrés. Fondée sur la Parole de Dieu, elle part de l’expérience des rites vécus pour en saisir les implications dans la vie quotidienne et faire grandir dans la foi.
1.5 Vivre selon l’Évangile
L’amour du Christ nous saisit tout entier. Devenir disciple du Christ doit conduire à une vie nouvelle. Ce changement, cette conversion, demandent le rejet du péché pour suivre le Christ, et ce n’est jamais fait une fois pour toutes. Chacun d’entre nous sera toujours un pécheur pardonné, en chemin. Les sacrements de l’initiation chrétienne supposent cependant « une conversion de la mentalité et des mœurs », ce qui est particulièrement complexe dans notre société qui n’est plus structurée par les repères chrétiens.
Les exigences de l’Évangile correspondent aux désirs les plus profonds de nos cœurs. La personne accompagnée doit être aidée à développer son intériorité, à découvrir ce qu’elle porte de plus beau. Elle fait alors l’expérience d’un tiraillement entre sa manière de vivre, ses attraits superficiels et ses désirs profonds. Aux disciples un peu désespérés qui lui demandent « Mais alors qui donc peut être sauvé ? », Jésus répond : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible » (Mt 19, 25-26). Les questions morales ne doivent donc pas être déconnectées de l’expérience spirituelle. Il s’agit d’aider la personne à se tourner humblement vers le Seigneur, comme un « pauvre de cœur », et à demander la grâce de l’Esprit Saint.
La prise de conscience de la miséricorde de Dieu est essentielle à la conversion. C’est en faisant l’expérience de ce don gratuit qui accueille malgré le péché, qui aime et pardonne, que le cœur humain s’ouvre, se laisse toucher, et choisit de changer. La miséricorde offre à chacun la possibilité de repartir, de se relever, de vivre autrement. Ainsi, la miséricorde ne sert pas à excuser le péché, mais à rendre possible la transformation du cœur. Elle est la porte d’entrée vers une vie nouvelle.
L’amour de Dieu et du prochain se renforce et transforme l’existence de celui qui chemine avec le Christ. Il se développe à travers des expériences concrètes au service des frères, qui font éprouver la joie du don.
La pratique chrétienne a aussi besoin de se nourrir d’une réflexion sur la morale familiale et sociale. On veillera à être attentif à toutes les situations qui peuvent demander une conversion : relations mal ajustées aux proches, égoïsmes, désirs de vengeance, pardons à demander et à donner, indifférence aux pauvres, mensonges et fraudes, racisme, pratiques occultes… sans se focaliser sur les seules questions liées à la sexualité. Tout ceci s’inscrit dans un processus qui demande du temps et qui peut nécessiter le recours à une aide humaine (psychothérapeute, addictologue, etc.).
1.6 Vivre en Église
Le baptême est aussi le sacrement de l’entrée dans l’Église et il est important de penser à l’intégration des catéchumènes et des recommençants, dès les premiers temps de leur cheminement. L’Église est une matrice pour accueillir et engendrer de nouveaux membres à la vie d’enfants de Dieu. La vitalité missionnaire d’une communauté se mesure en effet à sa capacité à annoncer le Christ à ceux qui ne le connaissent pas, à accueillir inconditionnellement tous ceux qui viennent à elle, à les aider à devenir des disciples-missionnaires. C’est une joie, un enrichissement et une espérance pour la communauté paroissiale d’accueillir des catéchumènes ; elle a aussi à se laisser bousculer et renouveler par eux.
Pendant leur parcours, catéchumènes et confirmands jeunes ou adultes sont appelés à faire l’expérience d’une communauté plus large : dimension diocésaine (assemblées catéchuménales et journées de récollection, évènements diocésains…), rencontres de communautés religieuses, pèlerinages…
Même si quelques personnes sont plus particulièrement impliquées dans l’initiation chrétienne, toute la communauté doit se sentir concernée par le devenir de ses nouveaux membres. Cela passe par la prière, l’accueil, l’écoute, la fraternité, l’attention à chacun dans le respect de sa liberté, la patience… Grâce à des rencontres communautaires fréquentes, à diverses échelles, le catéchumène entre dans une vie ecclésiale. Progressivement, il prend sa place dans la communauté, notamment au sein de l’assemblée dominicale, et devient un membre actif de l’Église.
Lorsque le parcours de foi commence dans une communauté qui n’est pas paroissiale, une aumônerie (étudiants ou jeunes pros, etc.), un mouvement de jeunesse (MEJ, scoutisme, etc.) ou dans l’Enseignement catholique (voir partie spécifique), les accompagnateurs doivent être en lien avec la paroisse de la personne. La participation à l’assemblée dominicale est essentielle pour que le catéchumène intègre une communauté locale et qu’il vive le dimanche comme jour de Résurrection, jour de rassemblement des chrétiens.
1.7 Témoigner
« Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus-Christ » disait le Pape François (EG 120). En effet, il n’est pas nécessaire d’être un « parfait disciple » pour témoigner du Christ. Une personne qui l’accueille et découvre la joie de croire a besoin de partager sa foi. Elle devient spontanément missionnaire, c’est un beau signe de la qualité de son expérience spirituelle. Il est donc nécessaire d’initier les catéchumènes à la mission et de les aider à ajuster leur témoignage. Ils apprennent à dire qui est Dieu pour eux, comment il est présent dans leur vie et comment il la transforme. Progressivement, au-delà de leur expérience personnelle, ils témoigneront de la foi de l’Église par leur parole et par toute leur vie, en vivant non pas selon l’esprit du monde, mais selon l’Évangile. La mission est constitutive de l’identité du baptisé.
Enthousiastes et libres, les nouveaux croyants ont souvent moins peur de partager largement leur joie de croire autour d’eux, ce qui stimule toute la communauté et l’aide à résister à la tentation du repli, pour aller à la rencontre de ceux qui sont éloignés de la foi chrétienne.
1.8 Unifier ces diverses dimensions
Ces différentes dimensions de la vie chrétienne ne sont pas des chapitres à étudier les uns après les autres ; elles ont à se développer ensemble, de manière cohérente et équilibrée. La prière, les sacrements, l’écoute de la Parole, la charité concrète, la vie familiale, la vie en Église et dans la société, le travail quotidien, les épreuves comme les joies… Tout cela n’est pas juxtaposé mais appelé à former un seul chemin à la suite du Christ, en intégrant le mystère de la croix, le combat spirituel qui est à la fois l’expérience de sa propre fragilité et le lieu d’un choix renouvelé qui vient fortifier l’être intérieur. C’est l’Esprit Saint qui opère cette unité. Ainsi la vie devient plus cohérente et plus paisible, elle rayonne par sa joie et sa fécondité.
« Ce n’est pas en me disant « Seigneur, Seigneur ! » qu’on entrera dans le Royaume des cieux, mais en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » Mt 7, 21
II L’initiation chrétienne des enfants
2.1 Famille et engagement des parents
Un enfant est inscrit dans une démarche d’initiation chrétienne par ses parents, même si dans certaines situations cela relève surtout d’une demande personnelle de sa part. Dans tous les cas, il est important d’accueillir inconditionnellement toutes les familles, y compris les situations particulières (monoparentales, recomposées, homoparentales…). Leur demande doit être écoutée avec bienveillance, en les aidant à discerner le chemin le plus juste pour leur enfant. Quand une famille inscrit son enfant à l’initiation chrétienne, elle s’engage à l’accompagner, ou au moins à lui permettre de vivre la démarche proposée.
Lorsque les parents n’ont pas eux-mêmes reçu d’initiation chrétienne ou qu’ils se situent à distance de la vie de l’Église, une annonce kérygmatique adaptée peut leur être proposée pour les soutenir dans cet engagement.
Parfois, plusieurs membres d’une même famille souhaitent être initiés à la foi chrétienne. Il convient alors de faire le lien avec les services de l’initiation chrétienne concernés. En fonction des âges et des situations, des chemins différents sont proposés, en veillant à articuler les étapes des uns et des autres, pour permettre certaines célébrations en famille, tout en respectant le rythme de chacun.
2.2 Baptême des enfants
Depuis ses origines, l’Église baptise des petits-enfants, dans la mesure où leurs familles sont chrétiennes ou le deviennent. Les parents sont invités à approfondir le sens du baptême et ils s’engagent alors, avec le soutien des parrains et des marraines, à faire découvrir à leur enfant la foi de son baptême, dans le respect de sa liberté au fur et à mesure qu’il grandit. Ils le font d’abord par leur témoignage personnel, autant qu’ils le peuvent, puis par une première initiation chrétienne en Église, grâce à l’éveil à la foi et à la catéchèse.
Pour les enfants de 3 à 7 ans, la préparation au baptême comprend la participation à l’éveil à la foi et un accompagnement spécifique.
Pour les enfants de plus de 7 ans, la préparation au baptême se déploie habituellement sur deux années, dans le cadre de la catéchèse, en se référant au rituel du baptême des enfants en âge scolaire.
Pour tous, le baptême est célébré dans le cadre paroissial. Il est le premier sacrement de l’initiation chrétienne et il ouvre le chemin vers la confirmation et l’Eucharistie.
2.3 Éveil à la foi
Les enfants de 3 à 7 ans sont appelés à expérimenter l’amour de Dieu dans leur vie. C’est un moment favorable pour développer une amitié avec Jésus et poser les premières bases d’une vie chrétienne. Les parents, comme premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, sont invités à s’impliquer dans cette étape. Ils peuvent ainsi mieux les accompagner sur leur chemin de foi et vivre avec eux une expérience ecclésiale.
L’éveil à la foi commence en famille, dès les premiers mois, par la prière en famille, la bénédiction de l’enfant, la découverte de lieux chrétiens… Les enfants, avec leurs parents, sont accueillis dans la communauté paroissiale et accompagnés pour participer aux célébrations liturgiques.
Au cours des rencontres de l’éveil à la foi, les enfants découvrent l’amour de Dieu pour l’accueillir et y répondre par toute leur vie. La pédagogie est adaptée, elle comprend des explications simples, des activités et des temps de célébration. La Parole de Dieu est au cœur de ces rencontres, en particulier par les récits bibliques ; ceux-ci permettent une première approche de Dieu qui se révèle dans l’histoire.
2.4 Catéchèse d’initiation à la vie chrétienne
La catéchèse vise à permettre à des enfants de 8 à 11 ans de commencer ou de poursuivre un chemin pour vivre en chrétien dès aujourd’hui et pour le devenir pleinement. En partant du sacrement du baptême, ils découvrent la foi de l’Église ; ils font l’expérience spirituelle de la rencontre du Christ mort et ressuscité, et de la vie dans l’Esprit ; ils prennent leur place dans la communauté chrétienne et apprennent à vivre à la lumière de l’Évangile. La Parole de Dieu et la prière sont au cœur de la catéchèse. La pédagogie d’initiation mise en œuvre prend en compte les besoins, la culture et la psychologie des enfants et de leurs familles, pour favoriser un choix personnel. Par une catéchèse appropriée, les enfants sont préparés à recevoir les sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation. C’est aussi dans ce cadre que l’on prépare au baptême.
Après un temps de découverte, une célébration d’entrée en catéchèse confirme le choix des enfants de découvrir Jésus et de marcher avec lui. Le livre de la Parole peut leur être remis. Au cours de l’initiation, habituellement lors d’une messe dominicale, les enfants peuvent recevoir le Credo et le Notre Père, qui les guideront dans la foi et la prière.
L’implication des parents dans la catéchèse est très précieuse, non seulement pour le bon cheminement de leurs enfants, mais aussi pour l’approfondissement ou le renouveau de leur propre foi. Des propositions spécifiques peuvent leur être faites, parallèlement à la catéchèse de leurs enfants.
Autant que possible, un lien sera fait avec l’aumônerie pour favoriser la poursuite du chemin chrétien pendant le collège.
2.5 Première communion
Après avoir découvert Jésus et l’amour de Dieu, l’enfant en vient à désirer l’Eucharistie. Quand c’est une demande de la famille, il est important d’entendre le souhait de l’enfant lui-même. Son désir de l’Eucharistie est le premier critère pour la célébration de la première communion. Cela suppose la participation effective aux messes dominicales et en particulier aux messes des familles et aux grandes fêtes. Un cheminement significatif de trois années de catéchèse permet de célébrer la première communion.
Pour les enfants qui participent habituellement à l’Eucharistie, on peut envisager une première communion plus jeune, en principe à partir de l’âge de raison (7 ans), pour ne pas passer à côté du « moment favorable ». Le discernement se fait avec les familles.
La préparation à la première des communions comporte une initiation au sens des différentes parties de la messe, un approfondissement spirituel pour cultiver un plus grand désir de Dieu et une faim eucharistique. Des temps d’adoration eucharistique permettent d’approfondir ce mystère. Cette préparation prend aussi en compte la dimension du service, à l’exemple du Christ lavant les pieds de ses disciples durant la Cène.
Quelles que soient les situations, la préparation des enfants à la communion oriente vers la confirmation et vers l’accomplissement de l’initiation chrétienne.
2.6 Initiation au sacrement de pénitence et de réconciliation
Avant la première communion, les enfants sont initiés au pardon et au sacrement de réconciliation. Ils sont à un âge où la conscience morale se développe et peut se laisser éclairer par l’Évangile. Il s’agit de les initier à la liberté chrétienne et au sens de la conversion. Découvrant l’amour de Dieu et son appel à aimer à sa manière, ils prennent progressivement conscience de leur péché et en demandent pardon, en se confiant à la miséricorde divine. L’enjeu est de former des cœurs ouverts à la grâce, source de paix intérieure. Ce sacrement fonde une relation vivante, humble et confiante avec le Christ Sauveur. Le temps du Carême est un moment favorable pour le célébrer.
2.7 Situations de handicap ou situations particulières
Pour les enfants et jeunes en situation de handicap, d’hyperactivité, de « dys », quel que soit leur âge, une pédagogie adaptée, en lien avec les parents, leur permet de découvrir la foi et de se préparer aux sacrements. Le Service diocésain de la catéchèse apporte le soutien nécessaire.
III Les étapes de l’initiation chrétienne des jeunes et des adultes
Devenir chrétien demande du temps. La durée et le contenu du parcours ne sont pas les mêmes pour tous. Le cheminement passe par différentes périodes de maturations humaines et spirituelles. Il est progressif et ponctué d’étapes liturgiques qui structurent le parcours du catéchumène. Celles-ci donnent des points de repère fondamentaux et peuvent être adaptées en fonction des situations. Les services diocésains ont pour mission de conseiller et de soutenir les accompagnateurs.
Voici les principales étapes pour l’initiation chrétienne des jeunes (collégiens et lycéens) et des adultes, en s’appuyant sur le Rituel de l’initiation chrétienne des adultes (RICA).
3.1 Première annonce
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes, d’adultes et de familles sont éloignés de l’Église et de la foi chrétienne. Certains ont une vraie soif intérieure ou ont vécu une première expérience spirituelle. D’autres, moins demandeurs, peuvent se poser la question de la foi à l’occasion d’un événement ou d’une invitation. Nous avons donc à mettre en œuvre des propositions très diverses et très larges, en saisissant toutes les opportunités qui nous sont offertes par la vie.
Des propositions de découverte de la foi peuvent être faites lors des préparations et des célébrations de baptêmes des petits enfants, de mariages, de funérailles…
La scolarité dans l’Enseignement catholique et la participation à des mouvements de jeunes ou à des patronages offrent des possibilités importantes d’annonce de la foi.
Dans cette première annonce, il s’agit à la fois de témoigner de Jésus notre Sauveur (annonce kérygmatique), d’aider à lever les peurs et les freins qui empêchent les personnes de se mettre en route, et de proposer des rencontres, individuelles ou en groupe, pour aller plus loin.
Pour les lycéens et les adultes, des propositions comme le Parcours Alpha ou le B-A-BA sont de précieux outils qui permettent une première découverte de la foi.
3.2 Accueil
Toute personne s’adressant à l’Église doit être accueillie avec bienveillance, de manière inconditionnelle, quelle que soit sa situation. Le temps de l’accueil est primordial et sa qualité conditionne la suite du parcours. Après le premier contact et sans tarder, une rencontre personnelle a lieu avec le curé ou un référent paroissial de l’initiation chrétienne. Ce n’est pas une formalité administrative, mais l’occasion de faire connaissance avec la personne et de l’écouter, en lui permettant d’exprimer sa demande, ses questions, ses craintes, ses désirs… C’est l’occasion aussi de discerner les situations qui demandent un accompagnement spécifique avec des compétences particulières (handicap mental, fragilité psychologique ou maladie psychique, personne migrante, personne ne maîtrisant pas la langue française, personne issue de l’islam…). Cette phase d’accueil nécessite une grande discrétion de la part de celui qui reçoit.
En plus de la présence des prêtres et des diacres aux entrées et sorties de messes pour un contact fraternel, il est bon que des personnes reçoivent plus spécifiquement la mission d’être attentives aux personnes seules ou inconnues, pour les accueillir et éventuellement répondre à leurs questions ou les mettre en relation.
Les personnes qui désirent être baptisées doivent pouvoir trouver une « porte d’entrée » facilement identifiable. Elles ont alors, sans délai, un premier contact avec une personne compétente pour les accueillir, les écouter et les orienter.
La rencontre avec le Christ est première. C’est elle qui permet de faire la lumière sur sa vie et de trouver un chemin pour suivre l’Évangile. Les questions d’ordre moral n’ont pas nécessairement à être approfondies dès la première rencontre, en tout cas pas à l’initiative des accompagnateurs. On ne dira jamais à la personne : « dans votre situation, le baptême ou la communion ne sera pas possible » ! (cf § 4.8 sur les situations complexes).
Si la personne pose la question de la date de célébration du sacrement, il est important de lui faire comprendre, de manière délicate, qu’il s’agit de se mettre en route sur un chemin exaltant de découverte de l’amour de Dieu, un chemin sur lequel chacun avance à son propre rythme, sans connaître à l’avance la durée des étapes. Chaque parcours est unique, c’est pourquoi il faut absolument éviter de laisser croire que tout est défini d’avance.
3.3 Pré-catéchuménat
Pour les personnes non-baptisées, le pré-catéchuménat est le temps de l’accueil et de la première évangélisation. Il permet au candidat de découvrir davantage la personne du Christ, son message et son appel, en l’invitant à relire son histoire et à voir comment Dieu est déjà à l’œuvre dans sa vie. C’est un temps d’initiation à la prière chrétienne et à la vie en Église. Cette période inclut des témoignages de foi, des échanges en groupe et un accompagnement personnalisé. Cela permet à l’intéressé de clarifier et d’approfondir ses motivations.
Ce temps commence juste après le premier contact, jusqu’à ce que le désir de suivre le Christ, d’entrer dans une dynamique de conversion et de devenir membre de l’Église soit affermi, avec suffisamment de motivation et de détermination pour choisir la vie chrétienne. Si l’on discerne les signes de cet engagement concret à la suite du Christ, vient alors le rite de l’entrée en catéchuménat.
3.4 Catéchuménat
Le catéchuménat s’ouvre par une célébration qui marque l’entrée dans l’Église et l’engagement reconnu du candidat dans le cheminement vers le baptême. Au cours d’une messe, habituellement dominicale, la personne exprime son désir de devenir chrétienne et elle est accueillie comme telle par la communauté.
À l’entrée en catéchuménat, le candidat reçoit le livre de la Parole de Dieu, une croix, et une écharpe violette qui signifie qu’il devient membre de la communauté, avec un statut particulier jusqu’au jour de son baptême où il sera revêtu de blanc.
C’est alors le temps de la catéchèse, de l’écoute de la Parole de Dieu, d’un enseignement approfondi de la foi chrétienne, des Écritures, du Credo, des sacrements, de la vie morale selon l’Évangile. Cette catéchèse doit être concrète, s’appuyer sur la Parole de Dieu, notamment les paraboles, et sur une relecture de l’expérience de chacun. C’est aussi le temps de la formation spirituelle, de l’initiation aux différentes formes de prière, pour développer une relation personnelle avec Dieu. C’est enfin un temps d’apprentissage de la vie chrétienne et de participation à la vie de la communauté (liturgie, fraternité, services). Des rites liturgiques peuvent jalonner le parcours (bénédictions, exorcismes, onctions, éventuellement remise du Notre Père et du Credo). Les services diocésains proposent aux accompagnateurs différents documents pour préparer et animer les rencontres d’initiation chrétienne.
Certaines personnes ont été baptisées dans leur enfance mais n’ont pas ou peu été catéchisées, ou n’ont pas reçu les sacrements de l’Eucharistie et de la confirmation. Elles sont intégrées au catéchuménat comme ceux qui n’ont pas été baptisés. On peut envisager pour elles, au début de leur cheminement, une célébration d’entrée en catéchèse qui met en valeur leur démarche et fait mémoire de leur baptême. Une écharpe blanche peut leur être remise ce jour-là.
Au niveau paroissial, les catéchumènes, ou les baptisés qui n’ont pas été initiés à la vie chrétienne, sont réunis pour vivre ensemble ces rencontres de formation, de prière et de fraternité. C’est l’occasion d’une expérience concrète de la vie en Église et d’un enrichissement mutuel. Cette initiation à la vie communautaire est un élément constitutif de la vie baptismale. Il est intéressant d’ouvrir ces rencontres à des paroissiens déjà initiés.
Par ailleurs, il est important de veiller à ce que chaque catéchumène ait un accompagnateur pour les questions qui lui sont plus personnelles. On évitera d’avoir une équipe qui accompagne un seul catéchumène.
Au niveau diocésain ou du doyenné, des assemblées catéchuménales sont prévues une ou deux fois par an. Ce sont des temps de témoignages, d’enseignement, de partage, de célébrations plus larges, qui permettent aussi aux catéchumènes de découvrir que d’autres vivent le même chemin, dans une grande diversité de situations, d’âges et d’origines.
3.5 Appel décisif au baptême
Après un temps de cheminement convenable, le baptême peut être envisagé. Le catéchuménat dure habituellement un ou deux ans, mais il est important de ne pas donner d’échéance. La grande diversité des situations demande de s’adapter au cheminement de chacun, dans la disponibilité à l’Esprit Saint.
Les critères pour vivre cette étape sont les suivants : un ferme attachement au Christ et une vie de prière, une connaissance suffisante du mystère chrétien et une foi éclairée, une participation croissante à la vie de la communauté (petits services, participation à la messe dominicale…), une conscience de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas, de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas, une conversion des mœurs et une pratique de la charité, et enfin une volonté explicite de recevoir les sacrements de l’Église. À cette étape du cheminement de la personne, il faut aussi accepter que tout ne soit pas « en place », en s’assurant cependant qu’une vraie orientation vers la conversion est mise en œuvre.
Dans certains cas, on ne pourra s’engager que pour le baptême dans un premier temps, en différant la célébration des deux autres sacrements de l’initiation, afin de laisser du temps pour la maturation d’un discernement et d’une conversion. Pour les personnes en situation complexe, en particulier sur le plan conjugal, des discernements sont à opérer avec le curé, le service diocésain et l’Évêque.
L’appel décisif au baptême est célébré par l’Évêque à la cathédrale, autour du premier dimanche de Carême. Il est précédé par une journée de récollection qui rassemble tous les futurs baptisés de Pâques.
3.6 Temps du Carême et célébration du baptême
Pour les catéchumènes, le temps du Carême est une période décisive appelée « temps de la purification et de l’illumination », qui les prépare directement au baptême célébré à Pâques. C’est un temps de prière, de jeûne, de partage et de conversion profonde, pour ouvrir leur cœur à la grâce de Dieu. C’est souvent un moment d’intense combat spirituel.
Trois rites pénitentiels, appelés scrutins, sont habituellement célébrés les 3ᵉ, 4ᵉ et 5ᵉ dimanches de Carême. Ils purifient le cœur des catéchumènes, fortifient leur foi face aux tentations et stimulent leur volonté de s’attacher plus profondément au Christ.
Si cela n’a pas déjà été vécu, au cours d’une messe dominicale et avec le soutien de toute la communauté paroissiale, ils reçoivent le Credo et le Notre Père qui les guideront dans la foi et la prière.
La célébration du baptême a lieu en paroisse, habituellement au cœur de la Vigile pascale, dans la joie de la résurrection. Pour les jeunes, s’il n’est pas possible de célébrer le baptême ce jour-là, il aura lieu lors d’une messe dominicale, normalement durant le temps pascal.
Sur le plan pastoral, il apparaît que célébrer de manière distincte les trois sacrements de l’initiation permet au nouveau chrétien de vivre davantage la spécificité de chacun d’entre eux. Il est cependant bon, dans la mesure du possible, de garder l’unité des sacrements de l’initiation, en les célébrant de manière rapprochée, durant le temps pascal ou dans les semaines qui suivent.
3.7 Confirmation des adultes
La confirmation est le deuxième sacrement de l’initiation chrétienne. Si une personne devient enfant de Dieu par le baptême, la confirmation complète ce sacrement en la fortifiant par le don de l’Esprit Saint, afin qu’elle puisse témoigner de sa foi. Les deux sacrements étant intimement liés, celui qui est admis au baptême est habituellement admis à la confirmation.
En paroisse, on veillera à proposer régulièrement le sacrement de la confirmation aux adultes, en particulier à ceux qui sont engagés dans la vie de l’Église sans avoir encore reçu cette grâce.
Dans le diocèse, la confirmation des adultes a lieu habituellement à la Pentecôte, jour où nous fêtons l’effusion de l’Esprit Saint sur les Apôtres (Ac 2, 1-4). Cette célébration met en lumière l’unité de l’Église diocésaine autour de l’Évêque, successeur des Apôtres.
Des chrétiens, baptisés enfants, ont été catéchisés et ont célébré leur première communion, mais pas leur confirmation. Ils vivent une préparation adaptée à leur situation avant de recevoir ce sacrement des mains de l’Évêque, avec les néophytes, le jour de la Pentecôte.
Une récollection pour les confirmands adultes est prévue au niveau diocésain, durant le temps pascal. À cette occasion, ils sont invités à vivre le sacrement de réconciliation.
3.8 Confirmation des jeunes
Si la confirmation vécue à l’âge du lycée permet une démarche plus personnelle et plus mûre, elle risque cependant d’être davantage perçue comme un engagement qui ratifie le baptême que comme une grâce reçue pour mener une vie chrétienne. Or, cette grâce est précieuse pour traverser l’adolescence.
Pour les jeunes qui ont été baptisés enfants, il est bon que la confirmation soit célébrée dans la continuité du baptême et de la première communion, plutôt pendant la période du collège, selon leur engagement personnel et en tenant compte du soutien qu’ils peuvent recevoir de leur famille. Cela permet de manifester l’unité des sacrements de l’initiation et de soutenir la croissance chrétienne des jeunes.
La préparation à la confirmation s’étend sur une année environ. Elle comprend des rencontres régulières et au moins un temps fort de plusieurs jours. Il est important que les jeunes aient un lien effectif avec une communauté paroissiale et avec d’autres groupes de jeunes chrétiens.
La confirmation est habituellement célébrée en paroisse, par l’Évêque, en dehors des temps de l’Avent et du Carême.
Certains jeunes ne sont pas confirmés pendant le collège. Il est bon que la proposition puisse leur être faite ensuite, à tous les âges, en veillant à les intégrer dans des groupes de leur génération pour le temps de la préparation.
3.9 Eucharistie
L’Eucharistie vient achever l’initiation en l’ouvrant sur une vie chrétienne ordinaire ; elle est le pain de la route. Les nouveaux baptisés peuvent communier pour la première fois un dimanche qui suit leur baptême, dès lors qu’ils ont intégré une pratique dominicale et sont incorporés dans la vie de la communauté. La fête du Saint-Sacrement, célébrée deux semaines après celle de la Pentecôte où ils ont été confirmés, peut être particulièrement adaptée pour cette première communion.
Si un nouveau baptisé est dans une situation personnelle complexe (cf § 4.8) ou pas encore vraiment attaché à une communauté eucharistique, la célébration de la première communion peut être différée, après discernement avec le Service diocésain de l’initiation chrétienne et l’Évêque.
3.10 Après la réception des sacrements de l’initiation
Après leur initiation chrétienne, les néophytes entrent dans un temps de « mystagogie » pour approfondir leur foi, faire fructifier les dons reçus et intégrer pleinement la communauté. En prenant appui sur les rites liturgiques vécus, ils entrent dans une plus grande compréhension du mystère de la vie chrétienne. C’est aussi toute la communauté qui bénéficie de cette catéchèse post-baptismale.
La paroisse joue habituellement un rôle central dans l’accueil des néophytes. Leur parrain, leur marraine ou leur accompagnateur les soutiennent dans leur cheminement et leur intégration. Si cela n’a pas été fait auparavant, on veillera à les intégrer dans une fraternité locale. C’est un lieu précieux d’incorporation dans une cellule d’Église, où l’on peut partager ses questions, ses doutes et ses découvertes, avec des chrétiens engagés dans la foi depuis plus longtemps.
Pour vivre leur vocation de disciples du Christ, les néophytes sont invités à poursuivre leur engagement dans la vie ecclésiale par des services, des actions missionnaires, en paroisse ou dans des mouvements. Ainsi, ils grandissent dans la foi tout en enrichissant la communauté de leur témoignage, de leurs charismes et de leur dynamisme.
3.11 Sacrement de réconciliation
La découverte du Christ et de l’Évangile, de l’immensité de l’amour de Dieu, conduit à la prise de conscience du péché, des compromissions avec le mal. Elle ouvre à l’accueil du pardon de Dieu et de sa grâce, pour vivre davantage selon l’Évangile. Le baptême assure le pardon des péchés, mais le chemin de conversion, avec tout ce qu’il comporte de combat spirituel, dure toute la vie. Il est donc important pour les néophytes de découvrir et de vivre le sacrement de réconciliation, comme un moyen de croissance dans la grâce du baptême. Ils sont initiés à la pratique de ce sacrement en relisant leur vie à la lumière de l’Évangile, en pratiquant l’examen de conscience et en demandant la grâce de la contrition, qui est le regret sincère des péchés commis. Ils apprennent à entrer dans l’humilité de la confession des péchés devant un prêtre, à découvrir la nécessité de la pénitence, après avoir reçu l’absolution. C’est ainsi qu’ils développent une conscience claire du bien et du mal et qu’ils s’inscrivent durablement dans une dynamique de conversion.
Une initiation à ce sacrement est nécessaire, en insistant sur la joie du pardon. Elle peut se faire à l’occasion de la préparation à la première communion ou à la confirmation. Cette expérience de la miséricorde est fondamentale pour progresser dans la vie chrétienne.
IV L’accompagnement
4.1 Services diocésains de l’initiation chrétienne
Les services soutiennent les paroisses dans l’accueil et l’accompagnement des personnes qui souhaitent découvrir la foi et devenir chrétiennes par les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’Eucharistie. Ils donnent également des repères pour l’accompagnement des « recommençants ». En lien avec les acteurs paroissiaux, ils aident à mettre en place et à développer une initiation chrétienne au cœur de chaque communauté paroissiale, pour tous les âges de la vie.
Les services donnent des outils pour l’annonce de l’Évangile aujourd’hui et pour l’initiation des catéchumènes à la vie chrétienne. Ils organisent des rencontres et éventuellement des célébrations diocésaines. Ils aident au discernement pour les situations particulières.
4.2 Service paroissial de la catéchèse des enfants
En paroisse, une personne coordonne la catéchèse, en lien avec le curé ou le prêtre référent et le Service diocésain de l’initiation chrétienne des enfants. Une équipe constituée de parents et d’autres paroissiens assure cette mission d’évangélisation des enfants, en lien étroit avec les familles. La formation est essentielle pour assurer ces missions. Le Service diocésain propose ou assure des formations pour l’annonce de la foi, l’accueil et l’écoute, la prévention des abus…
4.3 Équipe paroissiale de l’initiation chrétienne des adultes
Dans chaque paroisse, une équipe est chargée du service de l’initiation chrétienne des adultes. Elle est composée de chrétiens confirmés et pratiquants. Ils sont animés par la foi, ont un vrai sens de l’Église et sont bien insérés dans la communauté paroissiale. Ils font preuve de belles qualités d’écoute et d’accompagnement et sont capables d’un juste discernement. Ils ont une connaissance de la foi qui leur permet d’en témoigner et d’assurer une catéchèse adaptée aux personnes. Ils se situent en aînés dans la foi pour guider les catéchumènes dans leur initiation ; ils sont au service de l’Esprit qui travaille les cœurs.
Chaque paroisse a un référent « catéchuménat » (cela peut être un binôme) qui anime l’équipe paroissiale et s’assure du suivi, tant pastoral qu’administratif, de chacun des catéchumènes. Il veille aussi à ce que toutes les nouvelles demandes soient honorées, dans un temps rapide. Il répartit les missions au sein de l’équipe paroissiale et veille à la diversité et au renouvellement de ses membres, selon les besoins, ainsi qu’à leur adéquation pour la mission et à leur formation. Les discernements pour de nouveaux appels se font en lien avec l’Équipe de Conduite Pastorale. Le référent reçoit une lettre de mission du curé. Il est en lien avec le Service diocésain de l’initiation chrétienne des adultes.
Au sein de chaque paroisse, des rencontres entre accompagnateurs sont proposées régulièrement par le référent, en lien avec le curé. Elles permettent de partager les questions, les joies et les difficultés de l’accompagnement, d’organiser les rencontres communes des catéchumènes, les étapes de célébrations… Elles sont aussi le lieu d’un discernement en équipe, notamment pour les étapes de l’entrée en catéchuménat et de l’appel décisif.
Les accompagnateurs bénéficient d’une formation initiale et d’une formation continue. Le Service diocésain du catéchuménat propose chaque année une formation pour les nouveaux accompagnateurs sur les fondamentaux de l’accompagnement et le parcours d’initiation. Il propose également des formations thématiques, selon les besoins exprimés par les paroisses. Elles sont l’occasion d’un échange de pratiques entre accompagnateurs.
4.4 Accompagnement communautaire
L’accompagnement d’un catéchumène comporte une dimension personnelle et une dimension communautaire. Le parcours catéchuménal se vit à différents niveaux : communauté habituelle, paroisse, école, aumônerie, alliance, doyenné, diocèse…
Les catéchumènes ont besoin de connaître plusieurs visages de chrétiens, de développer des liens avec d’autre catéchumènes, d’entendre différentes approches de la Parole de Dieu, de découvrir plusieurs façons de l’incarner dans leur vie. Il est donc important qu’avec leurs accompagnateurs, ils se retrouvent régulièrement en équipe, environ une fois par mois, au sein de la paroisse ou en alliance, pour un temps d’échange autour de la Parole de Dieu, d’enseignement, de témoignage, de vie fraternelle, de prière et de célébration. La qualité de la préparation et de l’animation est essentielle pour que ces rencontres portent du fruit.
Selon la réalité de la paroisse ou de l’aumônerie (nombre de catéchumènes, fréquence de nouvelles demandes, situations particulières…), on peut opter pour un fonctionnement en grand groupe ou en fraternités catéchuménales réunissant plusieurs catéchumènes et des chrétiens engagés dans la foi depuis plus longtemps. Dans le cas d’un accompagnement sous forme de fraternités, il est proposé plusieurs fois dans l’année une rencontre de ces différentes fraternités catéchuménales, au niveau de la paroisse, de l’alliance ou du doyenné.
Il est important également d’ouvrir les catéchumènes à une dimension d’Église plus large, en les invitant à participer aux assemblées catéchuménales, à des événements ou à des célébrations diocésaines. On veille aussi à les sensibiliser à la participation à la vie matérielle de l’Église (services, dons…).
Suggestions concrètes : faire découvrir l’histoire du diocèse, ses saints, ses lieux emblématiques (Cathédrale, Notre-Dame de l’Hermitage de Noirétable, Notre-Dame de Valfleury, l’Hermitage des Frères Maristes de Saint-Chamond…) ; proposer la participation au pèlerinage diocésain à Lourdes…
4.5 Accompagnement personnel des adultes
Un accompagnateur personnel est attribué à chaque catéchumène, qui pourra éventuellement être son parrain ou sa marraine. Il le suit d’une manière particulière et se rend disponible pour le rencontrer, selon les besoins. Il est à son écoute pour approfondir des questions plus personnelles et l’aide à relire sa vie et le chemin parcouru, à affronter les combats spirituels.
En lien avec le référent paroissial du catéchuménat, il veille à ce que le cheminement soit adapté aux attentes et aux besoins plus spécifiques du catéchumène dont il a la charge. Il joue un rôle clé dans son intégration à la communauté chrétienne, en l’aidant à participer aux activités de la paroisse. Le catéchumène peut ainsi développer des liens avec d’autres fidèles. L’accompagnateur est aussi un garant, au moment des discernements pour les différentes étapes de l’initiation chrétienne. Pour des questions particulières ou complexes, il informe sans attendre le référent paroissial ou le curé, et sollicite son avis le cas échéant.
4.6 Parrains et marraines
L’Église demande que le catéchumène choisisse un parrain ou une marraine, ou les deux. Âgés d’au moins 16 ans, ceux-ci doivent être animés par une foi vivante, participer à la vie de l’Église et avoir reçu les trois sacrements de l’initiation chrétienne. Les parents ou le conjoint ne peuvent pas être parrain ou marraine puisque ces derniers ont précisément pour mission de se situer en complément des plus proches.
Le rôle du parrain et de la marraine est d’accompagner humainement et spirituellement leur filleul dans son initiation chrétienne. Ils se rendent disponibles pour l’écouter, répondre à ses questions, l’aider à surmonter ses doutes et ses appréhensions, le guider et le soutenir dans son parcours de foi. Par leur propre engagement dans la vie chrétienne et par leur témoignage de croyants, ils encouragent le catéchumène à vivre sa foi de manière authentique et l’aident à participer à la vie de l’Église. Ils le portent aussi dans la prière et l’encouragent à persévérer et à s’épanouir dans sa nouvelle vie de foi.
Lorsque l’entourage du catéchumène compte peu de chrétiens, il peut être judicieux de lui proposer un parrain ou une marraine au sein de la paroisse, afin de favoriser une intégration durable et féconde dans la communauté et de lui assurer un accompagnement et un soutien plus personnels.
4.7 Place de la communauté
L’intégration des catéchumènes, des recommençants et des néophytes dans la communauté paroissiale commence dès le début de leur accompagnement. Elle se fait progressivement. Il est essentiel qu’ils vivent une authentique fraternité avec d’autres chrétiens, de différentes manières : assemblées dominicales, fraternités locales, repas partagés, sorties, échanges sur des vidéos… Ils s’engagent peu à peu dans les services et les propositions missionnaires de la paroisse. Ainsi, le parcours catéchuménal s’intègre pleinement dans la dynamique d’une vie paroissiale fraternelle, spirituelle et missionnaire et n’est pas déconnecté de la vie de la communauté. Aujourd’hui, cela redevient même une manière ordinaire d’entrer dans la vie de l’Église.
La qualité de l’accueil aux célébrations dominicales est un point important, et nécessite d’être attentifs aux personnes isolées, à l’entrée comme à la sortie de la messe.
C’est toute la paroisse qui est impliquée dans cet accueil, dans cette intégration ou « incorporation ». D’une part l’équipe catéchuménale est appelée à inscrire son service au cœur de la vie paroissiale, et d’autre part la communauté elle-même doit prendre le visage d’une famille heureuse d’accueillir de nouveaux membres, différents, avec leurs spécificités…
Il peut être bon de vivre des temps de catéchuménat juste avant la messe dominicale et d’aller ensuite à la célébration en accompagnant les personnes, en donnant les explications nécessaires pour qu’elles puissent comprendre ce qui se vit. Ce temps de catéchuménat peut aussi se vivre après la messe dominicale et donner lieu à une catéchèse mystagogique sur l’un des rites de la célébration.
4.8 Personnes en situation complexe
Si une personne a fait une expérience de Dieu et a le désir de suivre le Christ, de devenir chrétienne, nous avons le devoir de l’accompagner, avec toute son histoire et la complexité de sa vie. Certains choix de vie avant la conversion peuvent créer des situations dites « complexes », c’est-à-dire en décalage avec le projet de Dieu pour l’homme et la femme. Cela inclut notamment les personnes en concubinage pour qui le sacrement de mariage va être difficile à envisager (par exemple, le catéchumène ou son conjoint a déjà été marié sacramentellement ou le conjoint refuse de se marier à l’Église). Il y a aussi la situation particulière de personnes engagées dans une union homosexuelle. Il faut aussi être vigilants à ce que des liens anciens ne soient pas maintenus avec des pratiques ou des groupes secrets, sectaires ou ésotériques.
Il convient aussi de porter une attention toute particulière aux personnes en grande fragilité psychologique. La foi ne se juxtapose pas à la vie, elle l’imprègne, la dynamise et la transforme.
Il ne s’agit pas de juger ces différentes personnes et encore moins de les condamner, mais de leur proposer un chemin pour relire leur histoire, avec délicatesse, à la lumière de l’Évangile, et comprendre leur situation autant que possible. Cela permet à l’intéressé de faire un travail d’approfondissement, en prenant le temps de faire la vérité devant Dieu et de discerner, en conscience, la volonté de Dieu, le chemin que le Seigneur lui propose. Il pourra ainsi découvrir sa manière propre de vivre en chrétien et de se donner, dans la situation qui est la sienne à ce moment de sa vie, dans une perspective d’intégration et d’espérance. Pour parcourir ce chemin à la lumière de l’Évangile, il devra être soutenu et encouragé par une personne formée à cet accompagnement.
Si la personne n’en parle pas d’elle-même, les questions conjugales n’ont pas à être abordées dès l’accueil. Cependant, au cours de l’accompagnement, il est important de prendre le temps de connaître sa vie, son histoire. Cela se fait à l’occasion de rencontres personnelles, sans attendre l’entrée en catéchuménat, ou en catéchèse pour ceux qui se préparent à la communion ou à la confirmation.
Pour les situations complexes, le Pape François nous a donné quatre verbes, comme quatre étapes de l’accompagnement : accueillir, accompagner, discerner et intégrer, en s’appuyant sur le droit de l’Église qui est au service du bien des personnes et du bien commun. Pour envisager les sacrements de l’initiation dans ces situations, des documents du Service de l’initiation chrétienne des adultes proposent des éclairages, des points d’attention pastoraux et des critères de discernement. Les fiches pastorales « Pour l’accompagnement humain et spirituel des fidèles divorcés engagés dans une nouvelle union » du Service diocésain de la Pastorale familiale, proposent tout un cheminement, avec une relecture de vie et un discernement. Enfin, la commission diocésaine d’aide au discernement est compétente, en lien avec l’Évêque, pour approfondir les situations individuelles, permettre une prise de recul et chercher un chemin adapté. Elle doit être sollicitée dès l’entrée en catéchuménat ou en catéchèse.
« On court toujours le risque d’être soit trop rigide, soit trop laxiste. Aucune des deux attitudes n’est miséricordieuse parce qu’aucune ne fait vraiment cas de la personne. Le rigoureux s’en lave les mains parce qu’il s’en remet aux commandements. Le laxiste s’en lave les mains en disant simplement “cela n’est pas un péché” ou d’autres choses du même genre. Les personnes doivent être accompagnées et les blessures soignées. » (Interview du Pape François aux revues culturelles jésuites, Octobre 2013, p. 14)
Dieu dispense ses grâces de bien des manières. Si la célébration des sacrements n’est pas envisageable dans la situation actuelle, l’accompagnement est essentiel pour dépasser une approche du « permis/défendu » et aider la personne à découvrir d’autres chemins d’union à Dieu, comme la prière, la liturgie, la méditation de la Parole ou la diaconie. Il peut être complexe de tenir amour et vérité, mais c’est tout l’Évangile. L’Esprit ouvre des chemins qui dépassent ce que nous pouvons envisager humainement.
4.9 Personnes liées à l’Islam
L’accueil des personnes d’origine musulmane demande une attention particulière. Le choix du Christ entraîne souvent pour elles une rupture radicale avec leur famille et leur milieu d’origine et, parfois, une réelle hostilité. Cela nécessite donc une grande discrétion, pour éviter de mettre les personnes en difficulté. Elles doivent aussi pouvoir tisser des liens réels et vivants avec d’autres chrétiens. Passer d’une croyance et d’une pratique musulmanes à la foi chrétienne nécessite de grands changements, tant sur le plan spirituel que théologique et moral. L’accompagnement doit donc être attentif et prendre en compte les spécificités culturelles de chacun. Ces personnes peuvent avoir une exigence spirituelle forte, une soif d’absolu à laquelle il faut répondre en leur permettant de rejoindre des communautés fraternelles, ferventes et engagées. Il est essentiel que la communauté ne les considère pas comme des « anciens musulmans » mais comme des chrétiens à part entière.
L’Accueil Nicodème a été mis en place dans notre diocèse pour un premier accueil des personnes issues de l’islam qui souhaitent connaître le Christ et devenir chrétiennes. Constitué de personnes spécialement formées, il permet un premier discernement et un relais vers les paroisses. Il a aussi pour mission de soutenir celles-ci dans cet accompagnement spécifique, sans se substituer à elles.
4.10 Autorisation des parents pour les mineurs
Il arrive que des enfants ou des jeunes, de familles peu chrétiennes ou hostiles à la foi, expriment une soif de Dieu, vivent des expériences spirituelles ou soient conduits à l’église par des amis. Les parents étant les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, y compris de l’éducation religieuse, l’accord d’au moins un des parents est nécessaire pour admettre un enfant du primaire dans un groupe de catéchèse et pour vivre l’entrée en catéchuménat.
Les collégiens, et surtout les lycéens, devenant progressivement plus autonomes, il est possible de les accueillir dans des groupes s’ils le demandent, en veillant cependant à ce qu’ils avertissent leurs parents.
Pour célébrer le baptême d’un mineur, il faut l’accord écrit des deux parents. On y sera particulièrement attentif si les parents sont séparés ou divorcés, sauf dans le cas où l’un des deux a perdu l’autorité parentale. S’il y a refus catégorique d’un des parents, il est important de le respecter, tout en aidant le jeune à poursuivre son chemin intérieur et à patienter jusqu’à l’obtention de leur accord ou jusqu’à sa majorité pour recevoir le sacrement du baptême.
La première communion et la confirmation se situant dans le prolongement du baptême, l’accord des parents peut être considéré comme acquis, sauf en cas de tensions familiales particulières.
4.11 Déménagement en cours d’initiation
Beaucoup de catéchumènes et de recommençants sont des jeunes non encore engagés dans une vie stable au niveau familial et professionnel. De plus, nous sommes dans une société de grande mobilité et il n’est pas rare que certains soient amenés à déménager en cours de cheminement vers un sacrement, changeant de paroisse ou même de diocèse. L’expérience montre qu’un bon accompagnement dans cette transition facilite grandement la poursuite du chemin.
Quand une personne quitte le diocèse, il est important que le curé, le référent du catéchuménat ou l’accompagnateur prennent contact avec la paroisse où elle va résider, afin de faciliter les premiers liens et de permettre une poursuite du parcours déjà entamé. Il est bon de transmettre une note qui rende compte du chemin déjà parcouru, des éventuelles étapes liturgiques vécues et des besoins spécifiques de la personne accompagnée.
De même, lorsque quelqu’un vient se présenter dans une paroisse en ayant commencé ailleurs un parcours d’initiation chrétienne, la qualité de l’accueil est décisive. Le curé ou le référent du catéchuménat entre en relation avec la paroisse qui avait commencé l’accompagnement, afin de connaître la situation concrète et les points d’attention éventuels pour la poursuite du cheminement.
4.12 Arrêt ou pause pendant le parcours
Il arrive que des personnes arrêtent ou suspendent leur préparation, pour diverses raisons. Il ne s’agit pas forcément d’une remise en cause de la qualité de l’accompagnement. Dans tous les cas, il est essentiel de respecter la liberté de chacun, ce qui permet aux personnes d’arrêter paisiblement et éventuellement de revenir plus tard, si elles le désirent. Des contacts peuvent être maintenus, en fonction des liens tissés.
V L’Enseignement catholique
Ouverts à tous, les établissements scolaires catholiques sont animés par un projet éducatif fondé sur la conception chrétienne de la personne humaine, enseignée par le Christ et son Évangile. Ce projet est porté par l’ensemble de la communauté éducative.
Dans un contexte de pluralité de convictions et de confessions, les écoles catholiques ont la responsabilité d’articuler une proposition explicite de l’Évangile, adaptée à tous, dans le respect de la conscience de chacun.
Tous ceux qui partagent la foi chrétienne ont la responsabilité de porter dans la prière tout ce qui fait la vie de l’établissement ainsi que toutes les personnes qui le constituent.
5.1 Une proposition pour tous les élèves
À toutes les étapes de la scolarité, en tenant compte de l’âge et du cheminement de chacun, les établissements catholiques proposent à tous les élèves :
- une réflexion sur les questions et les valeurs existentielles afin de leur faire découvrir la spécificité du regard chrétien sur la personne humaine, la société et la création ;
- une culture chrétienne pour comprendre l’identité de l’établissement, le patrimoine chrétien qui marque profondément notre pays, les fêtes chrétiennes qui rythment le temps, les signes présents dans l’établissement (croix, statues…) ;
- une culture religieuse permettant de comprendre les différentes traditions spirituelles et de mieux respecter les croyances des autres, afin de mieux vivre ensemble ;
- une éducation à l’intériorité, par le souci du développement de la conscience personnelle et la proposition de temps de silence et de respiration ;
- une éducation à l’engagement, une initiation aux gestes de solidarité ;
- une découverte de la Bible et en particulier des Évangiles qui peuvent parler à tous ;
- une première annonce de la foi.
5.2 Une initiation chrétienne en lien avec les paroisses
Les orientations pour l’initiation chrétienne données dans le présent document s’appliquent aux établissements scolaires catholiques du diocèse. La collaboration avec les paroisses est essentielle pour leur mise en œuvre. Si la préparation peut être accomplie en grande partie dans le cadre de la pastorale scolaire, la célébration des sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, première communion, confirmation) est vécue habituellement dans le cadre paroissial.
Pour les élèves baptisés, le sacrement de réconciliation peut être proposé au sein de l’établissement, pas seulement dans le cadre de la préparation à la première communion et à la confirmation, mais aussi dans celui de la catéchèse, particulièrement pendant le temps du Carême.
5.3 L’initiation chrétienne à l’école primaire
Les parents des élèves baptisés ayant pris l’engagement, au moment du baptême, de leur offrir une formation chrétienne, il est important qu’un éveil à la foi et une catéchèse soient proposés au sein de l’établissement, accompagnés de temps de prière adaptés et de célébrations correspondant aux différentes étapes.
Les parents d’enfants non baptisés doivent aussi pouvoir faire le choix de les inscrire aux temps d’éveil à la foi et de catéchèse.
Dans la mesure du possible, une heure hebdomadaire est consacrée à la catéchèse ou à la culture chrétienne.
5.4 L’initiation chrétienne au collège et au lycée
On veille particulièrement à :
- créer des espaces de dialogue et de réflexion sur les grandes questions de sens, les enjeux éthiques, le dialogue entre science et foi, les choix de vie ;
- encourager l’engagement personnel par des projets solidaires, des expériences de service des autres, le souci d’une écologie intégrale ;
- proposer aux volontaires des groupes de catéchèse, avec des parcours adaptés à chaque tranche d’âge. Dans la mesure du possible, des groupes de culture chrétienne sont proposés aux élèves, dans un souci d’ouverture et de dialogue ;
- accueillir avec une grande attention les demandes de baptême, de première communion et de confirmation et proposer, sans délai, une préparation adaptée, élaborée en lien avec la paroisse et favorisant autant que possible la participation à la messe dominicale et aux propositions de la Pastorale des jeunes ;
- célébrer les temps forts de l’année liturgique et proposer des temps de prière libres ou accompagnés ;
- offrir des occasions de vivre des expériences spirituelles marquantes : retraites, pèlerinages, rencontres avec d’autres jeunes chrétiens, propositions du Service diocésain de la Pastorale des jeunes…
5.5 Des acteurs en mission
Le chef d’établissement, par la mission ecclésiale et pastorale qu’il a reçue, a la responsabilité de veiller à la mise en œuvre de l’initiation chrétienne dans son établissement. Pour cela, il s’appuie sur :
- la communauté éducative tout entière (Adjoints/animateurs en Pastorale Scolaire, enseignants, personnels, parents, élèves eux-mêmes selon les âges, animateurs et bénévoles, prêtres accompagnateurs…) ;
- la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique et la tutelle diocésaine Apostolos ou les tutelles congréganistes ;
- les paroisses, en particulier pour la célébration des sacrements et les parcours de catéchèse ;
- les services diocésains concernés (Services de l’initiation chrétienne des enfants et des adultes, Pastorale des jeunes…).
Ce travail collaboratif favorise une cohérence pastorale entre les établissements, l’Église locale et les familles. La mission n’est pas seulement tournée vers les élèves, mais aussi vers l’ensemble des membres de la communauté éducative. Des propositions spécifiques peuvent leur être adressées.
Les acteurs de la mission, en particulier les APS et les prêtres accompagnateurs, avec le chef d’établissement, veillent à élaborer une vision globale et cohérente de la proposition religieuse, en étant attentifs à la continuité pastorale entre les différents niveaux de classe et à la progression de la formation. Quand un élève quitte l’établissement alors qu’il a commencé un parcours d’initiation chrétienne, on est attentif à la mise en lien avec l’établissement ou la paroisse où il arrive, afin d’assurer la poursuite de son initiation.
Conclusion
C’est d’abord une action de grâce qui nous habite en voyant de plus en plus de jeunes et d’adultes frapper à la porte de l’Église pour découvrir notre foi et être initiés à la vie chrétienne. C’est un signe des temps. L’arrivée de néophytes aux origines et aux parcours très divers transforme progressivement nos communautés et nous renouvelle dans notre élan missionnaire. C’est aussi un défi très important pour chacune de nos paroisses et pour tous ceux qui en partagent la responsabilité. Il s’agit non seulement d’accueillir et d’offrir un accompagnement adapté à chacun, mais aussi de nous laisser renouveler par la fraîcheur et la vie qu’apportent ceux qui nous rejoignent.
Je remercie tous ceux et toutes celles qui s’investissent avec générosité dans cette mission exaltante de l’initiation chrétienne des enfants, des jeunes et des adultes. Des équipes d’accompagnateurs sont constituées dans toutes les paroisses, et je les invite à se former sans cesse pour toujours mieux accomplir cette tâche délicate et passionnante. L’engagement personnel du curé est aussi nécessaire, d’une part pour que toute la communauté s’investisse dans cette mission, et d’autre part pour connaître les catéchumènes, les accompagner et s’impliquer dans les discernements nécessaires lors des étapes du parcours catéchuménal.
Ces orientations donnent des points de repère fondamentaux et des indications concrètes de mise en œuvre pour l’initiation chrétienne des enfants, des jeunes et des adultes. Je souhaite qu’elles soient non seulement connues des responsables, mais aussi régulièrement travaillées et approfondies en équipe. Je remercie les services diocésains de favoriser et d’encourager leur réception.
Que les premiers chrétiens nous inspirent, eux qui « étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ». Car « chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés. » (Ac 2, 42.47)
Que l’Esprit de Pentecôte nous donne la sagesse, l’intelligence, le discernement, l’audace, la foi, la confiance et la joie pour notre grande mission d’évangélisation !
Dimanche 8 juin 2025
en la solennité de la Pentecôte
+ Sylvain Bataille,
évêque de Saint-Étienne
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