Merci Seigneur pour les Papes !
message de Mgr Sylvain Bataille
Nous venons de vivre des jours particulièrement intenses avec le départ du Pape François et l’élection du Pape Léon XIV, dans une communion intense avec les catholiques du monde entier, une expérience de l’universalité de l’Église. Ensemble nous avons rendu grâce pour la vie et le ministère du Pape François, un pasteur et un prophète que nous ne pourrons pas oublier. Ensemble, nous l’avons aussi confié à cette miséricorde de Dieu dont il nous a si souvent parlé. Ensemble, depuis son décès, nous avons prié pour les cardinaux qui devaient élire celui qui serait le plus apte à lui succéder dans cette mission si lourde mais si essentielle.
Le pape est un précieux cadeau de Dieu pour la vie et l’unité de l’Église. En effet, le Christ a fondé son Église à partir de ceux qui ont accueilli sa Parole et qui l’ont suivi. Il l’a confiée aux douze Apôtres, qu’il avait « choisis et établis », en leur donnant son Esprit d’une manière particulière. Il a chargé Pierre d’être le chef de ce collège, avec pour tâche de garder ses frères et sœurs fidèles et unis dans sa profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Depuis le martyre de Pierre, les papes se succèdent comme évêques de Rome et pasteurs de l’Église universelle. Léon XIV est le 267ème pape. Pierre n’était pas parfait, ni aucun de ses successeurs. Dans cette longue liste, il y a eu de grands saints et d’autres qui l’étaient beaucoup moins, voire pas du tout. Ils ont cependant été essentiels pour garder l’Église dans une communion de foi et de charité, dans la fidélité à l’Évangile, en particulier dans les moments les plus difficiles. C’est une grande grâce pour l’Église catholique d’avoir un pasteur universel, au service de l’unité, dans la fidélité au Christ et à l’Évangile.
Cependant, n’attendons pas du Pape Léon XIV qu’il ait toutes les qualités du Pape François, auxquelles devraient s’ajouter celles de ses prédécesseurs et tant d’autres qui nous plairaient ! Il ne s’agit pas de rêver d’un pape parfait et idéal, qui réaliserait tout ce qui nous semble important pour l’Église aujourd’hui, mais d’accueillir l’homme qui nous est donné, avec ses talents qui ne manquent pas, mais aussi ses limites et ses péchés, comme tout le monde ; le pape n’est pas un surhomme ! Cependant, dans sa providence le Seigneur sait tout faire concourir au bien de ceux qui cherchent Dieu.
Dans sa prière pour l’élection du pape, l’Église demande : « Seigneur, accorde à ton Église un pasteur qui saura te plaire par sa sainteté ». Ce qui compte, c’est donc que ce pasteur plaise à Dieu et non qu’il soit une star vénérée de tous. S’il est vraiment entre les mains de Dieu, il y aura forcément des oppositions, car l’Évangile est dérangeant et le combat spirituel contre les puissances du mal n’a pas fini d’être rude ; il se poursuivra jusqu’à la fin des temps. « Un serviteur n’est pas plus grand que son maître », dit Jésus. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. » (Jn 15, 20)
Le Pape François ne cessait de demander que l’on prie pour lui. Conscient de l’importance et de la complexité de sa charge, conscient aussi de ses propres limites, il avait besoin du soutien de toute l’Église. La fécondité de la mission du Pape Léon XIV dépendra de notre prière et de la manière dont nous accueillerons son enseignement et tout son ministère. Jésus a demandé à Pierre – et à ses successeurs – d’être le pasteur de ses brebis, de lier et de délier, de dénoncer le mal et d’annoncer l’Évangile. Sommes-nous prêts à nous laisser guider par ce serviteur des serviteurs de Dieu ? Sommes-nous prêts à lui accorder toute notre confiance ? Il ne s’agit pas d’une soumission d’esclave mais d’une obéissance ouverte, humble, qui respecte l’autorité et la mission de chacun, dans le dialogue, la recherche du bien, par-delà nos propres vues et nos intérêts personnels.
Merci Seigneur pour le don du pape, et du Pape Léon XIV ! Merci plus encore Seigneur d’être notre unique Sauveur, toi le Fils de Dieu, le Ressuscité ! Donne à chacun d’entre nous, dans la mission qui est la sienne, de servir la communion de l’Église, avec toi et entre nous, dans l’amour et la vérité, dans l’humilité et la confiance.
+ Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne
lire la Lettre avec Calaméo