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ET - printemps

Actualités

La lettre de l’Église de Saint-Étienne – avril 2024

Publié le 4 avril 2024

LETTRE n°119 avril 2024 ok v8-page-001

Vous trouverez ci-dessous, la Lettre de l’Église de Saint-Étienne pour ce mois d'avril 2024. Dans la joie du Christ ressuscité, nous vous souhaitons un très beau temps pascal, dans l'attente ardente de l'Esprit-Saint!

Avec Jésus le Vivant, servons la Vie !

Le message de Mgr Sylvain Bataille

À Pâques, avec la résurrection du Christ nous célébrons la victoire de l’amour et de la vie sur le mal et sur la mort. Il est le prince de la Vie, il nous invite à l’accueillir, la respecter, la protéger, la servir, la déployer. Inversement, en perdant le sens de Dieu, de Celui qui nous donne la vie et qui en est le garant, on finit par perdre le sens de la vie elle-même, de sa beauté, de sa sacralité. Faut-il alors s’étonner que se multiplient des lois qui remettent en cause l’interdit de tuer l’innocent, un des fondements de toute vie sociale ? Comment peut-on en même temps parler de la suppression de la peine de mort comme un progrès et la rendre légale pour l’enfant à naître ou pour la personne en fin de vie ? Comment peut-on à la fois faire de la prévention du suicide une grande cause nationale et ouvrir la voie au suicide assisté ? De même qu’il nous a fallu du temps pour prendre conscience de la gravité de l’esclavage, de notre mauvais rapport à la nature ou, plus récemment, des abus sexuels, un jour viendra où nous prendrons conscience de la gravité des actes commis contre la vie, depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle.

Les questions sont cependant bien complexes et à l’origine de ces lois il y a toujours le désarroi de l’homme face à de grandes souffrances : les drames jadis liés aux avortements clandestins, la profonde détresse de certaines femmes face à une grossesse non désirée, lorsqu’elles ne se voient pas accueillir et assumer l’enfant qu’elles portent, le séisme vécu par des futurs parents lors de l’annonce du handicap de leur bébé à naître… Plutôt que d’accueillir ces souffrances, signes de notre fragilité et de notre vulnérabilité, on propose de supprimer le problème en portant atteinte à la vie elle-même, celle de celui qui est faible, âgé, malade… Plutôt que de nous faire proches et de prendre le temps d’accompagner dans leur discernement ceux qui sont devant un choix très grave, on réduit toujours plus les délais de prises de décision, laissant les personnes concernées à la merci des pressions sociales, médicales ou familiales. Certes une femme doit pouvoir disposer de son corps, mais peut-elle disposer de la vie humaine qu’elle porte et qui n’est pas la sienne ? Comment concilier le droit des femmes et le droit de l’enfant en gestation ? Au lieu d’affronter ces sujets, on préfère escamoter le débat. Pourquoi empêcher les vrais échanges sur la question de l’avortement, en allant jusqu’à créer un délit d’entrave pour faire taire les opinions dérangeantes ? Chaque matin, j’écoute une grande radio nationale qui prétend livrer « l’info juste » pour « une couverture exacte, équilibrée, complète et impartiale de l’actualité ». Sur ce sujet de l’avortement, une seule opinion a droit de cité, à grand renfort d’interventions d’« experts », de témoignages et de sondages qui reflètent bien l’impact de ce matraquage médiatique. La référence systématique à Simone Veil pour cautionner des lois toujours plus permissives relève aussi de la malhonnêteté intellectuelle. Elle souhaitait que l’avortement reste exceptionnel, estimant qu’il sera « toujours un drame ». On a tellement banalisé cet acte que certains vont jusqu’à le considérer comme un progrès, voire même comme un simple moyen de contraception. Pourtant, les psychologues, les prêtres, les aumôniers peuvent témoigner combien cet acte blesse profondément les personnes qui l’ont vécu, quelles que soient leurs convictions philosophiques ou religieuses, mais ont-elles le droit aujourd’hui d’exprimer cette souffrance ? Que faisons-nous pour accompagner les femmes enceintes en détresse, d’autant plus que les pères peuvent être les grands absents ? Comment pourrions-nous faciliter le recours à l’adoption pour tant de couples en attente d’enfants ou augmenter le nombre de familles d’accueil ? Là encore il y a inversion des valeurs : abandonner son enfant, en fait le confier à d’autres pour lui permettre de se déployer, est considéré comme moins humain que de lui ôter discrètement la vie. Comme il est difficile d’assumer ses actes ! Quels espaces d’accueil inconditionnel et d’écoute proposons-nous aux femmes qui portent parfois depuis des dizaines d’années la blessure extrêmement profonde et souvent cachée d’un avortement ?

La loi qui s’annonce sur la fin de vie n’est guère plus rassurante, avec le projet de légaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Certes il y a des fins de vie très complexes pour les personnes et pour leur entourage, avec des souffrances qui durent, des douleurs difficiles à gérer, mais là encore, quelle est la juste réponse ? Au lieu de promouvoir la suppression des personnes, ne vaudrait-il pas mieux les accompagner ? Les soins palliatifs, dans le cadre actuel de la loi Leonetti, proposent un chemin autrement plus humain qui prend en compte toutes les dimensions de la personne : sur le plan physique avec des soins adaptés pour soulager la douleur, sur le plan psychologique par la présence et l’écoute, et sur le plan spirituel par la prière, l’annonce de la vie éternelle et les derniers sacrements. La mort devient alors un passage auquel il est important de se préparer, et l’on sait que cela se fait à travers différentes étapes. La vraie fraternité ne réside-t-elle pas dans cet accompagnement ? Cependant dans un monde où Dieu est évacué, où il n’y a plus d’espérance en la vie éternelle, peut-on s’étonner du désir de maîtriser la vie terrestre et du refus d’assumer le coût lié à cet accompagnement de fin de vie ?

Ces lois sur l’avortement et la fin de vie ont aussi des conséquences très concrètes et à long terme sur la société tout entière. Si on perd le sens de la vie, de sa beauté et de sa sacralité, peut-on s’étonner que de plus en plus de jeunes et de couples renoncent à tout projet de donner la vie ? La dénatalité est en train de devenir un enjeu majeur au point que le Président parle de « réarmement démographique ». Mais que fait-on pour aider la fidélité dans l’amour, pour soutenir ceux qui attendent un enfant et pour soutenir les familles ? Comment permettre à des femmes de se consacrer à l’éducation de leurs enfants en bas âge si elles le désirent, sans pour autant ruiner les perspectives de vie professionnelle et de retraite ?

Concernant la fin de vie, nous constatons que dans les pays où l’euthanasie et le suicide assisté sont autorisés, le lien fondamental de confiance entre le malade et le corps médical se trouve gravement atteint. Ceux à qui je confie mon corps, ma vie, peuvent être ceux qui me donnent la mort. On comprend alors pourquoi le corps médical a réagi si fortement à ce projet de loi. De même, le rapport aux proches peut aussi s’en trouver altéré, car ils peuvent devenir ceux qui poussent à me donner la mort, pour les raisons les plus diverses, voire parfois inavouables.

Même s’il peut sembler perdu, le combat pour le respect de toute vie humaine demeure et il ne concerne d’ailleurs pas que le début et la fin de vie. Il n’est pas d’abord politique. Il s’agit surtout de réveiller les consciences sur la valeur unique et irremplaçable de toute personne humaine, et sur notre responsabilité à l’égard de tous ceux dont la vie est difficile et menacée. On sait combien le Pape François y est engagé. Et nous, que pouvons-nous faire ? Pour commencer, prenons le temps et les moyens de réfléchir à ces questions, d’éclairer notre conscience, de refuser les réponses simplistes et de nous confronter à la complexité des sujets. La deuxième réponse est une attitude spirituelle, la prière pour le respect de la vie depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle. La troisième est le témoignage de vie, par notre proximité auprès des femmes en difficulté face à l’enfant qu’elles portent ou après un avortement, par la manière dont nous accompagnons les personnes en fin de vie. La quatrième réponse est d’oser exprimer nos convictions en matière de respect de la vie, mais toujours avec les armes de l’Évangile : la vérité et la charité. La cinquième enfin est l’annonce de Jésus-Christ, le Vivant, le Sauveur, le Maître de la Vie. Avant de changer les lois, changeons les cœurs en répandant l’Évangile ! Alors les yeux s’ouvriront et ces lois iniques ne pourront tenir.

+ Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne

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